L’hydrogène vert est désormais reconnu à l’échelle internationale comme une solution essentielle pour réussir la transition vers une économie durable. Pour la Belgique, l’Union Européenne et d’autres nations industrialisées, il représente un levier stratégique. De plus, la Tunisie possède des atouts considérables pour devenir un acteur majeur dans sa production, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives économiques et commerciales avec l’Union Européenne.
Un petit-déjeuner débat sur le thème : « Stratégie pour le développement de l’hydrogène vert et de ses dérivés en Tunisie : impacts sur les échanges avec l’Union Européenne » a été organisé par la Chambre de Commerce Tuniso-Belgo-Luxembourgeoise et le Conseil de Gouvernance Économique Belgo-Tunisien, ce mercredi 11 décembre 2024, à l’Hôtel Novotel Lac 2.
Cet événement a eu lieu en présence de Son Excellence M. François Dumont, Ambassadeur de Belgique en Tunisie, M. Erwann Martin, représentant de la Commission de l’Union Européenne, M. Belhassen Chiboub, directeur général de l’électricité et de la transition énergétique au sein du ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Energie, ainsi que des investisseurs et des opérateurs économiques tunisiens et belges du secteur et des représentants des médias.
Son Excellence M. François Dumont, Ambassadeur de Belgique en Tunisie, a affirmé à AFRICA CHALLENGES que ce débat représente une occasion précieuse pour échanger des idées sur les opportunités et les défis associés aux énergies renouvelables, en particulier le développement de l’hydrogène vert en Tunisie, ainsi que ses répercussions sur les relations commerciales avec l’Union Européenne.
L’objectif est également de mettre en lumière les atouts et les opportunités que la Belgique offre dans ce secteur, notamment en ce qui concerne les entreprises. Il a souligné que la Belgique se classe au quatrième rang des investisseurs en Tunisie en termes de nombre de sociétés et figure parmi les cinq premiers pays européens en matière d’investissements directs étrangers. L’intention est de favoriser un climat de relations, de rappeler le positionnement de la Belgique, son rôle et l’intérêt pour les entreprises belges, à l’instar de la société DEME.
Le diplomate a réaffirmé l’engagement de son pays en faveur du développement de l’hydrogène vert en Tunisie.
Il a indiqué que le Conseil belge de l’énergie, parmi ses objectifs, vise à établir des connexions entre les pays partenaires et la Tunisie, un partenaire de poids de l’autre côté de la Méditerranée, en mettant en avant les forces nécessaires au développement des énergies renouvelables et de l’hydrogène vert.
« Nous évoluons dans un contexte nouveau qui exigera des investissements significatifs. Le représentant du ministère de l’Industrie tunisien M.Belhassan Chiboub a évoqué le potentiel structurel d’investissement concernant les entreprises belges. Nous sommes dans une phase d’exploration des possibilités de collaboration de part et d’autre de la Méditerranée, au-delà des projets déjà en cours, tels que le projet d’interconnexion ELMED entre la Tunisie et l’Italie, ainsi que le reste du continent européen. Ce processus est en cours, impliquant une série de projets qui seront réalisés après la signature de Mémorandums d’accord, et qui se développeront au cours des années à venir. », a-t-il conclu.
Pour sa part , M. Kais Fekih, président de la Chambre de Commerce Tuniso-Belgo-Luxembourgeoise, a mis en avant le potentiel considérable de l’hydrogène vert pour la Tunisie. En tant que voisin de l’Union européenne, le pays est en mesure de faciliter l’exportation de cette énergie grâce aux infrastructures existantes et à d’autres initiatives que le gouvernement mettra en place dans le cadre d’un partenariat public-privé. La Tunisie s’engage à encourager les entreprises privées à investir massivement dans la production d’hydrogène vert.
L’objectif est de produire, d’ici 2050, 8 millions de tonnes d’hydrogène vert, dont 2 millions de tonnes seront destinées à la consommation intérieure et 6 millions de tonnes à l’exportation. L’utilisation de l’eau, en respectant les normes environnementales, sera principalement basée sur l’eau usée, ce qui n’affectera pas l’environnement tunisien, notamment grâce à la possibilité de dessalement de l’eau de mer.
M. Belhassan Chiboub, directeur général de l’électricité et de la transition énergétique au sein du ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Energie, a rassuré les participants sur le respect par la Tunisie des normes environnementales internationales en matière de production d’énergie.
Ce secteur représente un grand potentiel pour la Tunisie, y compris sur le plan éducatif. Le pays est en train de développer des moyens éducatifs au sein des universités pour former des spécialistes en hydrogène vert, créant ainsi un écosystème propice à l’amélioration de la production et au respect de ce calendrier jusqu’en 2050.