La Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA) a annoncé, le 20 juin 2018, avoir infligé une énième amende contre la chaîne Nessma d’un montant de 250 mille dinars. Elle invoquait le fait que la chaîne ne se serait pas conformée à la décision de suspension de l’émission ‘’Khalil Tounès’’.
C’est la deuxième fois que la HAICA inflige une pénalité de cette ampleur à Nessma, sans compter d’autres amendes antérieures, pour un total de 580 mille dinars. Les décisions ont manifestement été prises au gré des sautes d’humeur, et des accès d’hystérie, faute d’arguments solides et, surtout, d’un barème de pénalités…
Ainsi va l’omnipotence de la HAICA qui persiste dans son arbitraire, dans son obsession effrénée de vouloir provoquer la faillite de la chaîne Nessma et de condamner ainsi au chômage ses 450 employés, avec ce que cela impliquerait comme conséquences désastreuses pour leur familles mais aussi, plus largement, en termes de sabotage et de démantèlement du paysage médiatique national. Ce qui met en péril la liberté de la presse et d’expression, voire le processus démocratique dans son ensemble, en violation de la Constitution du pays.
Le plus condamnable, dans cet abus de pouvoir scandaleux désormais coutumier de la part de la HAICA et, plus précisément, de son président réel, le dénommé Hichem Snoussi et de son entourage de fantômes, est ailleurs. En Effet, la HAICA prétend de manière effrontée et inique, sur la base d’un procès d’intention surréaliste, que l’animation, par Nabil Karoui, de l’émission sociale et de solidarité ‘’Khalil Tounès’’, par ailleurs à titre totalement bénévole et sans rétribution aucune, ne viserait, selon elle, qu’à ‘’soigner son image personnelle en sa qualité d’ancien gérant de Nessma, et aussi en tant qu’ancien acteur politique’’, lui qui est engagé dans l’assistance aux démunis.
Les décisions de la HAICA ne s’appuient ni sur une loi si sur des preuves irréfutables. Il s’agit tout au plus d’accusations boîteuses, parachutées arbitrairement, fondées sur des supputations imaginaires, .Nessma fait porter au ministère des Finances la responsabilité d’une éventuelle exécution des décisions de la HAICA qui sont des décisions illégales. Elle se réserve le droit de saisir la justice contre le ministère et ses organes en cas de mise à exécution de ces décisions infondées.
La HAICA est une instance provisoire. Elle a dépassé son mandat mais elle n’en continue pas moins de gérer illégalement le secteur audiovisuel. Son président règlementaire à lui-même admis le vide juridique à ce sujet, d’où la démission de plusieurs des membres de l’instance, eux qui n’avaient pas manqué de se plaindre de présomptions de corruption au niveau de son fonctionnement administratif et financier.
C’est pourquoi Nessma et la plupart des professionnels du secteur réitèrent leur demande à l’Assemblée des représentants du peuple d’assumer pleinement sa responsabilité en hâtant la promulgation de la loi organisant le secteur audiovisuel et en protégeant le secteur des risques qui pourraient découler des dérives absurdes de la HAICA.
Avec Communiqué