Mary Robinson, l’ancienne présidente de l’Irlande, va diriger le panel indépendant pour enquêter sur les accusations de favoritisme qui pèsent sur le président de la BAD, Akinwumi Adesina, a annoncé la Banque, le mercredi 1er juillet. Un deuxième acte qui se jouera sous la pression d’Oncle Sam.
En effet, les investigations menées par le comité d’éthique de la BAD avaient lavé le président Akinwumi Adesina des accusations de « comportement contraire à l’éthique, enrichissement personnel et de favoritisme », divulguées dans la presse en janvier par des lanceurs d’alerte se présentant comme des employés de la banque. Des conclusions remises en cause par les Etats-Unis, deuxième actionnaire de la BAD après le Nigeria, qui ont réclamé les « services d’un enquêteur extérieur indépendant de haut niveau professionnel ».
Cette crise, qui secoue actuellement l’une des cinq principales banques multilatérales de développement, pourrait compliquer la réélection d’Akinwumi Adesina, jusque-là seul candidat à sa succession et soutenu par l’Union africaine. La démission de l’Américano-Suisse Jennifer Blanke, une des fidèles du président de la BAD, partie « pour rejoindre sa famille en Suisse », jouerait peut-être un rôle dans cette stratégie d’affaiblissement du dirigeant nigérian, dont le mandat prend fin le 31 août. La passe d’armes entre Adesina et Malpass, le président de la Banque mondiale, qui reprochait en février, à la BAD, sa « tendance à prêter trop rapidement et à aggraver le problème de la dette des pays » se dessine maintenant comme les prémices de la bataille actuelle.
Ce panel est composé de « personnes ayant une expérience et une intégrité professionnelle incontestables, ainsi qu’une réputation internationale avérée », a déclaré le Bureau du conseil des gouverneurs de la BAD, dirigé par la ministre ivoirienne du Plan et du Développement, Kaba Nialé. Il rendra ses conclusions « dans une période de deux à quatre semaines maximum »
Avec Agence Ecofin