Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et son homologue français Emmanuel Macron ont signé, hier lundi 7 avril 2025, une déclaration conjointe au palais d’Ittihadiya au Caire, élevant leurs relations bilatérales à un partenariat stratégique, comme indiqué dans un communiqué émanant de la présidence égyptienne.
Au cours d’une conférence de presse conjointe avec le président égyptien, Emmanuel Macron a affirmé : « L’Égypte est un acteur stratégique pour notre nation. »
Le président français a mis en avant que ce partenariat se développait dans un contexte régional caractérisé par des tensions considérables, en ajoutant : « Je tiens à réaffirmer l’engagement de la France à garantir la stabilité de l’Égypte au milieu d’une détérioration du climat dans la région et face aux défis que rencontre l’économie égyptienne. »
Coopération économique
Ce partenariat stratégique s’est matérialisé par la signature de dix accords intergouvernementaux et de douze accords économiques lors d’un forum d’affaires organisé en marge de cette visite présidentielle. Ces accords englobent des secteurs essentiels comme la santé, les transports, la gestion de l’eau et les énergies renouvelables.
Emmanuel Macron a également promis d’accroître la coopération financière entre la France et l’Égypte pour le développement de projets stratégiques.
Dans ce contexte, l’Agence Française de Développement (AFD) s’apprête à formaliser de nouveaux accords destinés à allouer plus de 260 millions d’euros à divers projets en Égypte. Ces prêts et subventions seront consacrés aux secteurs des transports, de la santé, de l’eau et de l’énergie égyptiens, a-t-il été précisé.
Appui européen
La visite du président français se déroule alors que l’Égypte fait face, selon les médias égyptiens, à des enjeux économiques. Le mois précédent, le Fonds monétaire international (FMI) a validé le versement de 1,2 milliard de dollars à l’Égypte. Emmanuel Macron a réaffirmé son appui aux négociations en cours impliquant l’Égypte, le FMI et la Commission européenne.
Au cours de la conférence de presse, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a appelé à un versement rapide de la seconde tranche du programme de soutien macro-financier européen, d’un montant de quatre milliards d’euros récemment approuvé par Bruxelles. « Je suis reconnaissant pour le soutien français à l’Égypte, qui a facilité la récente adoption par le Parlement européen de la décision de libérer la deuxième tranche du programme de soutien macro-financier de l’Union européenne, s’élevant à quatre milliards d’euros », a déclaré le président égyptien.
Le Parlement européen avait validé, le mardi 1er avril, l’octroi de nouvelles aides financières à l’Égypte et à la Jordanie, dont un prêt de 4 milliards d’euros destiné au Caire.
Partenariat technologique et industriel
Au-delà des aspects économiques et financiers, ce nouveau partenariat stratégique comprend également une dimension technologique et industrielle.
« Nous avons reconnu l’importance d’exécuter tous les éléments de notre nouveau partenariat stratégique, y compris le soutien mutuel aux candidatures internationales et l’amélioration de la collaboration dans des secteurs essentiels tels que la localisation de l’industrie ferroviaire, la formation technique et professionnelle, l’intelligence artificielle, la cybersécurité et la production d’hydrogène vert », a affirmé le président égyptien.
Le président français a également rappelé que les investissements français en Égypte atteignent 7 milliards d’euros.
coopération militaire
Emmanuel Macron est arrivé au Caire dimanche pour une visite de trois jours en Égypte, durant laquelle un sommet tripartite s’est également tenu lundi entre le président égyptien, le président Macron et le roi Abdallah II de Jordanie pour discuter de la situation dans la Bande de Gaza.
Au cours de cette visite présidentielle, des discussions franco-égyptiennes se poursuivent dans le domaine de la défense. Le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, doit rencontrer son homologue égyptien pour aborder la situation en mer Rouge, alors que les tensions dans la région continuent d’augmenter en raison des attaques menées par les Houthis du Yémen.