Robert Badinter, l’ancien ministre de la Justice de François Mitterrand qui a porté l’abolition de la peine de mort en France, est décédé dans la nuit de jeudi à vendredi à l’âge de 95 ans.
Ministre de la Justice du président socialiste François Mitterrand (1981-1986), il porta la loi du 9 octobre 1981 qui abolit la peine de mort, dans une France alors majoritairement en faveur de ce châtiment suprême. Il s’investit par la suite, jusqu’à son «dernier souffle de vie», pour l’abolition universelle de la peine capitale.
Né à Paris le 30 mars 1928 dans une famille juive émigrée de Bessarabie (l’actuelle Moldavie), il devient avocat au barreau de Paris après des études de lettres et de droit et mène parallèlement une carrière d’enseignant universitaire.
Cofondateur avec Jean-Denis Bredin d’un prestigieux cabinet d’avocats, il défend des personnalités, des grands noms de la presse ou de l’entreprise, et plaide occasionnellement aux assises.
En 1977, il évite la peine capitale au meurtrier d’enfant Patrick Henry, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.
Divorcé d’une actrice épousée dans les années 1950, il était marié depuis 1966 à la philosophe Elisabeth Badinter, née Bleustein-Blanchet, avec qui il a eu trois enfants.
Après son départ du gouvernement, il préside pendant neuf ans le Conseil constitutionnel (1986-95).
Sénateur socialiste de 1995 à 2011, il a la satisfaction de voir l’abolition de la peine de mort inscrite dans la Constitution en 2007.
Toujours très actif, il planche sur une réforme de l’ONU dans les années 2000 et sur la réforme du Code du travail pendant le quinquennat de François Hollande.