La Commission européenne a conclu , depuis aout dernier des accords avec cinq groupes pharmaceutiques, au nom des Vingt-Sept. «Tous les Etats membres auront accès aux vaccins contre le Covid-19 en même temps, sur la base de la taille de la population», a précisé la Commission.
Elle a notamment annoncé la semaine dernière avoir approuvé un contrat avec les sociétés Pfizer et BioNTech, deux jours après que les deux laboratoires, l’un américain, l’autre allemand, ont fait part d’une efficacité «à 90 %» de leur vaccin contre le Covid-19. Celui-ci est l’un des plus avancés du monde. Il fait partie des onze candidats vaccins à être arrivés en phase finale d’essais cliniques (la phase 3), c’est-à-dire en phase de tests sur des populations à grande échelle. L’accord conclu par Bruxelles prévoit «l’achat initial de 200 millions de doses pour le compte de l’ensemble des Etats membres de l’UE, ainsi que la possibilité de demander jusqu’à 100 millions de doses supplémentaires». Sur ce total, la France aura droit à 30 millions de doses, a indiqué Olivier Véran hier mardi.
L’Union européenne a également précommandé des doses de deux autres vaccins en phase 3 d’essais cliniques, mais dont les résultats préliminaires n’ont pas encore été communiqués. Il s’agit de celui du groupe pharmaceutique suédo-britannique AstraZeneca (300 millions de doses + 100 millions en option) et de celui de la société américaine Johnson & Johnson (200 millions de doses avec possibilité d’en acheter 200 millions supplémentaires).
Un contrat a également été conclu avec l’alliance entre le Français Sanofi et le Britannique GSK, dont le candidat vaccin est actuellement en phase 1-2. Il pourrait entrer en phase 3 début décembre, pour une distribution «dès le mois de juin 2021», a indiqué dimanche le président de Sanofi France, Olivier Bogillot, sur CNEWS. Jusqu’à 300 millions de doses ont été réservées par l’UE. Dernier accord en date, signé lundi, celui avec le groupe pharmaceutique allemand CureVac, portant sur un total maximum de 405 millions de doses. Le laboratoire, que Donald Trump a tenté de racheter en mars dernier, a lancé fin septembre la phase 2 de ses essais cliniques.
Lors de la conférence de presse annonçant l’accord avec CureVac, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen en a profité pour indiquer que Bruxelles travaillait «actuellement sur un sixième contrat, avec la société Moderna», avec laquelle l’UE a «déjà conclu des discussions exploratoires». «Nous espérons finaliser ce contrat sous peu», a ajouté la dirigeante allemande.
Alrs que la biotech américaine a révélé lundi 16 novembre 2020 que son vaccin était efficace à 94,5 % pour réduire le risque de contracter le Covid-19, son patron français, Stéphane Bancel, a mis la pression sur l’Union européenne mardi. Il a encouragé les Européens à conclure un contrat le plus rapidement possible, pour ne pas que la livraison des doses soit retardée, a-t-il déclaré à l’AFP. La Commission européenne est également en pourparlers avec un septième acteur, l’Américain Novavax, dont le vaccin est en phase finale d’essais cliniques.
Mais tous ces vaccins ne seront sans doute pas disponibles pour les Français. «Si nous disposons de plusieurs vaccins, nous ferons le choix de ceux qui nous paraissent les plus sûrs et les plus efficaces», a affirmé Olivier Véran lundi, dans un entretien aux journaux régionaux du groupe Ebra. L’Agence européenne du médicament (EMA) a indiqué samedi qu’elle pourrait donner son avis favorable à un premier vaccin «d’ici à la fin de l’année», en vue d’une distribution «à partir de janvier» sur le Vieux Continent
En France, le gouvernement se tient prêt à suivre ce calendrier. Son porte-parole Gabriel Attal a annoncé hier mardi 17 novembre 2020 sur France 2 que l’exécutif avait «budgété (…) 1,5 milliard d’euros pour 2021 pour acheter une première série de vaccins» dès janvier. Selon Les Echos, ce montant permettrait d’acquérir 90 millions de doses sur le 1,8 milliard déjà réservé par l’UE pour ses 450 millions d’habitants.