Le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, a prononcé ce samedi 27 aout b2022, un discours liminaire lors de la séance plénière de la TICAD-8 sur l’économie.
Voici son texte intégral :
« Vos Excellences,
Je tiens à féliciter le gouvernement du Japon et le gouvernement de la Tunisie qui accueillent cette TICAD-8 en Tunisie. Merci pour le grand honneur qui m’est fait de prendre la parole à cette session plénière.
L’Afrique traverse des temps difficiles. Les pays africains sont conscients des problèmes, ils en souffrent, je ne vais donc pas m’étendre sur les chiffres. La souffrance reste la souffrance.
Les déficits budgétaires se sont creusés et les coûts du service de la dette augmentent rapidement, en raison de la hausse des taux d’intérêt que les autorités monétaires des économies développées ont décidée pour maîtriser l’inflation.
Pour être clair : les pays africains ont besoin de beaucoup de ressources financières pour faire face à cette avalanche de chocs multiples.
Permettez-moi de souligner cinq points à ce sujet.
Premièrement, il faut considérablement accroître les ressources du Fonds africain de développement (FAD), le mécanisme de financement concessionnel qui fournit des ressources aux pays à faible revenu et aux États fragiles. Le Japon a été d’un grand soutien pour le FAD lors de toutes ses précédentes reconstitutions. Je tiens à remercier le gouvernement japonais pour cette aide précieuse.
Deuxièmement, nous devons nous attaquer au changement climatique. Le moment est venu de soutenir avec force le Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique (AAA-P), afin de mobiliser 25 milliards de dollars pour l’adaptation au changement climatique en Afrique – ce, d’autant que la COP27 prévue en Égypte, se rapproche.
Troisièmement, les Droits de tirage spéciaux (DTS). L’Afrique a besoin que 100 milliards de dollars de DTS lui soient réalloués, comme prévu dans la résolution des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine. Ainsi que l’a mentionné le président tunisien Saïed, le Japon peut contribuer à ouvrir la voie et faire en sorte que cela devienne une réalité pour l’Afrique.
Quatrièmement, nous devons garantir la sécurité alimentaire. La Facilité africaine de production alimentaire d’urgence de la Banque africaine de développement, dotée de 1,5 milliard de dollars, est en train d’être déployée rapidement, pour éviter une éventuelle crise alimentaire due à la guerre en Ukraine. Nous avons déjà approuvé 1,13 milliard de dollars de financements pour la production alimentaire d’urgence dans 24 pays, et nous escomptons atteindre 35 pays d’ici le mois prochain.
Je suis très heureux que l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) ait fourni un cofinancement supplémentaire de 518 millions de dollars pour soutenir cette facilité.
Merci à la JICA !
Enfin, nous devons nous attaquer à la question de la viabilité de la dette en Afrique, assurer la transparence de la dette et faire tout notre possible pour assurer le succès du cadre commun du G20.
Les défis sont peut-être nombreux, mais ne nous laissons pas décourager.
Ensemble, nous pouvons surmonter tous les obstacles.
Profitons de la TICAD-8 pour mener des actions encore plus ambitieuses.
Je vous remercie. »