Lors de la 58e édition du Festival de Carthage, Wajiha Jendoubi a présenté sa nouvelle version Big Bossa au Théâtre romain, devant un public nombreux qui a participé avec joie et bonne humeur, dans la soirée de mercredi 31 juillet 2024.
Wajiha Jendoubi apparaît vêtue d’une robe noire, ses cheveux blonds tombant sur ses épaules, elle entre en scène vers 22h et sa voix claire résonne à travers le Théâtre romain, déclenchant des éclats de rire. Elle se décrit comme une femme ordinaire, tout en décrivant sa vie quotidienne après la révolution, tout en parlant au téléphone avec un ancien amant. Le spectacle démarre sur les chapeaux de roue.
La pièce relate l’histoire de Madame Jalila, une femme ordinaire employée dans un organisme public qui ne s’intéresse pas à la politique. C’est une femme qui rêve, aspire au meilleur et qui, un soir, reçoit par SMS sa nomination à la tête d’un ministère ! C’est à ce moment-là que son délire commence, son désir de tout changer dans sa vie, son physique, son appartement, son mari, sa famille… Elle vivra à travers son nouveau poste, ses fantasmes et ses rêves d’ascension. Notre Big Bossa nous entraine alors dans un tourbillon de personnages et de situations que l’humour noir et l’ironie en dessinent les contours. Le regard de Wajiha Jendoubi fut le nôtre et c’est à travers elle que nous nous sommes penchés sur notre quotidien. Elle nous a titillé là où ça blesse, et nous a fait rire de nous-mêmes, de nos réactions, de notre entourage et de nos fantasmes les plus inavoués.
Sans se conformer nécessairement à l’actualité politique, Wajiha s’en inspire, elle met en lumière certains comportements, elle provoque et interagit avec le public, jouant avec lui sur des pistes parfois glissantes, sans jamais trébucher.
L’agitation que traverse notre pays est une source d’inspiration et Wajiha se libère de toute contrainte, rien ne lui échappe, rien ne passe inaperçu, rien n’est au-dessus de la critique… l’actrice utilise la caricature pour dépeindre des caractères, elle exagère et nous présente des situations que nous vivons tous, nous faisant rire aux éclats. Et le public n’a pas décroché une seule seconde. Wajiha a également mentionné la cause palestinienne et l’opinion du monde arabe de manière critique.
Grâce à cette pièce, elle a brillamment mis en avant les divers mouvements qui caractérisent la société tunisienne contemporaine, un monde où se mêlent les sentiments, les rêves, les peurs et les espoirs d’une femme ordinaire. À travers ses critiques acérées, elle pointe avec finesse les défauts de son personnage.
Lors du spectacle, l’acteur Egyptien, Majed El Masri était présent parmi les invités et Wajiha lui a adressé ses salutations en direct devant le public.
Wajiha, a convié aussi le rappeur Artmasta sur scène et a interprété une chanson en sa compagnie.
Un Aperçu du spectacle Big Bossa :
Wajiha Jendoubi & Artmasta: