Un village coupé du monde, « village de Bermudes » s’est joué à Ibn Rachik, nous a permis de découvrir le théâtre de nos confrères de Sultanat d’Oman.
Cette création mis en scène par Khaled Souyani nous raconte l’histoire d’une famille heureuse vivant dans un village paisible, leur seul lien avec le monde extérieur est le facteur de cette ville. Ce facteur a la mauvaise habitude de lire les courriers de tout le village. Ce dernier est superstitieux, n’aime pas les nombres impairs et décide de ne délivrer que la moitié de la lettre venant de la part du fils de cette petite famille. Un fils parti en guerre envoie une lettre pour informer sa famille que son chef vient passer des vacances chez ses parents. L’absence de la moitié de la lettre crée une situation de quiproquo ce qui offre au public des moments de comédie.
Le chef, un dictateur militaire impose ses règles et dans l’ennui, il ordonne la famille de travailler et de pas rester dans cette oisiveté. Le militaire découvre que les femmes fabriquent des cartons qui contiennent le bonheur, il entre alors en transe et pousse le père à s’aligner pour augmenter la production. Le père refuse de salir sa réputation de pompier. Le père de famille finit par se ranger et la famille se trouve dans une situation d’esclavagisme, à travailler nuit et jour afin de le flatter pour gagner une place plus sécurisée à leur fils qui se trouve dans les tranchées de la guerre. Le télégramme sur la mort de leur fils en martyr sera lu par le facteur mais non distribué. La famille continue alors d’envoyer les lettres à leurs fils. Le secret pèse sur le facteur jusqu’à en perdre la tête. Le chef ne rentre finalement pas, la famille se rend compte que leurs concessions n’ont pas sauvé leur enfant de la mort et se venge de ce dictateur.