Depuis le « 43, avenue de Carthage » à Tunis, les festivaliers se sont rassemblés dans un ancien bâtiment transformé à l’occasion en un lieu de fête. Un démarrage insolite pour cette 10e édition de la biennale de « Dream City » : les participants se sont retrouvés, le temps d’une performance intitulée « Tarab » d’Eric Minh – Cuong Castaing. Ce chorégraphe professionnel et engagé, a, pendant 2h3, fait danser la foule pour la cause Palestinienne, avec de nombreux professionnels tunisiens et d’autres venus du monde entier. Une manière de faire face au « Culturicide » en cours à travers l’art.
Le public, particulièrement diversifié et cosmopolite, s’attendait à découvrir un spectacle chorégraphique classique avec des rythmes familiers. Rapidement, ils sont devenus eux-mêmes partie intégrante de cette création singulière et immersive. Le spectacle s’est défait des conventions scéniques traditionnelles. Des participants ont été emportés par les rythmes de la dabké palestinienne et des percussions tunisiennes, égyptiennes et libanaises.
« Tarab » est une œuvre dansante du chorégraphe franco-vietnamien Eric Minh-Cuong Castaing, réalisée en collaboration avec le musicien libano-palestinien Rayess Bek, et avec sept danseurs tunisiens, palestiniens, libanais et égyptiens. La musique n’a cessé de résonner, en faisant danser la foule et les corps, dans une fusion sonore traditionnelle, orientale, avec rythmes psychédéliques et électro.
Mais « Tarab est une œuvre porteuse d’un message de solidarité et de paix. La performance est dédiée aux artistes palestiniens Ahmed Medhat et Mumen Khalifa, victimes des récentes attaques israéliennes contre Gaza. Le spectacle rappelle que la culture palestinienne résiste malgré la répression, et que l’art reste un rempart contre l’oubli et l’effacement identitaire : Celui d’une ethnie, en cours en ce moment – même.
« Ce spectacle est une célébration, un moment de communion et d’émotion », confie Eric Minh-Cuong Castaing. « Le public n’est plus passif, il devient acteur de cette expérience collective. » Pour lui, le message est clair : les Palestiniens sont porteurs d’une richesse culturelle inestimable et d’un esprit de résistance qui s’exprime à travers la musique, la danse, la poésie et de leur immense patrimoine culturel. Précise -il : « Nous célébrons la vie, envers et contre tout. Nous résistons par l’art afin de contrer ce génocide ».
Dans un contexte de génocide en Palestine commis par Israël, « Tarab » devient un acte de résistance, un hymne à la vie, l’art chorégraphié qui rapproche les peuples avec L’humain qui reste au centre de notre existence. C’est cette vision adoptée par la manifestation « Dream City » qui perdure : la biennale est fondée en 2007 par les artistes Sofiane et Selma Ouissi. Le duo a veillé à faire de l’art un langage universel.
La 10e édition de « Dream City » se tient du 3 au 19 octobre 2025, avec un programme riche et varié : 56 œuvres artistiques provenant de 22 pays, présentées par 56 artistes dont 8 Tunisiens et 48 internationaux. Le festival investira 31 lieux dans la capitale, dont 26 dans la médina et 5 dans le centre-ville de Tunis. Plus de 30 000 visiteurs sont attendus. Au programme : expositions visuelles, performances, installations, ateliers, rencontres, spectacles chorégraphiques et musicaux, ainsi qu’un programme spécialement dédié aux enfants, intitulé « Kharbga City ».
La billetterie est disponible en vente physique au public depuis le 1er octobre 2025 dans plusieurs points de vente : Cité de la Culture, Dar Bach Hamba, Caserne Al Attarine, librairie Al Kitab : (Avenue Habib Bourguiba, La Marsa et Mutuelle-ville), ainsi que sur la plateforme en ligne Teskerti.tn.