Le samedi 14 décembre 2024, la trente-cinquième édition des Journées cinématographiques de Carthage s’est ouverte au Théâtre de l’Opéra de la Cité de la Culture « Chedli Klibi ». Cet événement, qui représente les plus anciennes traditions cinématographiques du monde arabe et d’Afrique, s’efforce de maintenir l’héritage des pionniers du cinéma. L’engagement envers le soutien des cinémas du Sud et la culture de résistance demeure au cœur des valeurs des Journées cinématographiques de Carthage pour cette édition 2024. La mémoire des films et de leurs créateurs est omniprésente tout au long du festival. En hommage à Fethi Hadaoui, figure emblématique des Journées cinématographiques de Carthage, qui nous a quittés après une carrière artistique riche et inspirante dans le domaine du cinéma et du théâtre tunisien et arabe, des expressions de gratitude et de fierté ont été exprimées lors de l’ouverture du festival, soulignant son attachement à la Tunisie.
La musique du film « El Halfaouine », réalisé par Ferid Boughedir, président d’honneur de cette édition et interprétée par l’Orchestre symphonique tunisien sous la direction de Fadi Ben Othman, a marqué le lancement de la cérémonie d’ouverture de la trente-cinquième édition du festival. En évoquant l’essence des Journées cinématographiques de Carthage, la présentatrice de l’événement, l’actrice Souhir Ben Amara, a débuté son discours en soulignant l’importance du cinéma d’auteur et du cinéma engagé. Depuis sa création en 1966, les Journées Cinématographiques de Carthage se sont affirmées comme une plateforme pour les films du Sud, offrant une voix à l’humanité et à ses causes justes, tout en restant fidèle à son identité arabe et africaine, tout en étant ouverte aux cinémas du monde entier. Cette édition met particulièrement en lumière le cinéma jordanien, qui a connu une influence croissante ces dernières années, ainsi que le cinéma sénégalais, pionnier du cinéma africain. La trente-cinquième édition du festival a ainsi rendu hommage aux cinéastes des deux pays invités, la Jordanie et le Sénégal.
La présence de l’Orchestre Symphonique Tunisien, sous la direction de Fadi Ben Othman, a conféré une dimension esthétique à la cérémonie d’ouverture des Journées cinématographiques de Carthage, qui s’est tenue le samedi 14 décembre 2024. Cette soirée a été marquée par la musique du film « Atyaf », réalisé par Mehdi Hamili, ainsi que par la performance du duo Nour et Salim Arjoun.
De plus, la cérémonie a rendu hommage au regretté Khemais Khayati à travers une vidéo qui mettait en lumière la passion du défunt pour le cinéma et son attachement au public des Journées cinématographiques de Carthage.
La chanteuse palestino-jordanienne Dana Salah, accompagnée de l’Orchestre Symphonique Tunisien, a présenté l’événement « La Palestine au cœur des Journées cinématographiques de Carthage », qui a été l’un des moments les plus marquants du festival, tant dans les sections officielles que parallèles.
Le « Tanit d’honneur » a été attribué lors de cette ouverture à l’artiste Raouf Ben Amor et à l’actrice Aicha Ben Ahmed.
La cérémonie d’ouverture des Journées cinématographiques de Carthage, qui a été diffusée sur la chaîne Al-Watania Al-Oula en une émission conjointe avec la Radio Tunisienne dans ses différentes stations, a inclus une présentation des options pour les compétitions officielles des films et des comités de jury, à commencer par la Compétition Carthage du Cinéma Prometteur, et son jury est composé d’Abdul Salam Al-Haj (Jordanie), Eduardo Guillo (Espagne) et Alaeddine Abou Taleb (Tunisie), en passant par la compétition nationale – créée lors de cette session – et son jury est composé de Said Ould Khalifa (Président / Algérie), Houda Ibrahim (Liban), Olivier Parlais (France), Souad Ben Slimane (Tunisie) et Salim Beik (Palestine) Ensuite, la compétition officielle des longs et courts métrages documentaires et son jury est présidée par Dorra Bouchoucha (Tunisie), Omar Sall (Sénégal), Amal Ramsès (Égypte), Mohamed Said Ouma (Comores) et Asma almodir (Maroc)
Le jury de la compétition officielle pour les longs et courts métrages de fiction est composé par Hani Abu Assad (Président / Palestine), Salma Baccar (Tunisie), Eliane Omoher (Rwanda), Pedro Pimenta (Mozambique), Marianne Khoury (Égypte), Baba Diop (Sénégal) et Ibrahim Al-Aris (Liban).
Le président du jury, le réalisateur palestinien Hani Abu Assad, a annoncé le lancement de la trente-cinquième édition des Journées cinématographiques de Carthage, mettant en avant la compétition officielle dédiée aux longs et courts métrages de fiction. Il a salué le festival et son identité, soulignant son engagement envers un cinéma qui reflète la réalité tragique et déchirante du monde arabe, marquée par les atrocités en Palestine, en Syrie et au Soudan. Il a insisté sur le fait que la tristesse constitue le moteur principal de l’art, et que la puissance et la magie du cinéma résident dans sa capacité à susciter l’espoir et à inspirer le rêve d’un avenir meilleur.
La cérémonie d’ouverture des Journées cinématographiques de Carthage,, a été clôturée par le Ballet National des Arts Populaires, accompagné de la musique électronique de Wadah Aouni, avant la projection des deux films d’ouverture.
Le comité organisateur du festival a choisi de débuter avec le court-métrage de fiction « Beyond » (2024) réalisé par la Palestinienne Maha al-Hajj. En 34 minutes, ce film narre l’histoire de Lubna et Suleiman, un couple vivant dans une ferme isolée, où ils s’occupent de leurs cultures et de leurs animaux tout en discutant des choix de leurs enfants, jusqu’à l’arrivée d’un étranger qui vient bouleverser leur existence, ravivant un passé douloureux.
Le deuxième film rend hommage au défunt réalisateur et chercheur irakien Kais Zoubaidi, décédé le 1er décembre 2024, quelques jours avant la présentation de son film restauré « The Giver of Freedom » (90 minutes) lors de l’ouverture des Journées cinématographiques de Carthage. À l’occasion de sa première en Tunisie, ce film met en lumière différentes formes de résistance libanaise et palestinienne face à l’occupation israélienne au Liban.
Une atmosphère de mélancolie a assombri les festivités de cette 35e édition des Journées cinématographiques de Carthage, coïncidant avec les funérailles du grand et renommé artiste tunisien Fethi Haddaoui, décédé le jeudi 12 décembre à l’âge de 63 ans, après un combat contre la maladie.
