Le public du grand maestro de la chanson arabe engagée Marcel Khalifa était au rendez-vous avec leur artiste adulé lors de la soirée de jeudi 26 juillet 2018 dans le cadre de la 54ème édition du Festival International de Carthage.
Marcel Khalifa est encore et toujours une légende vivante de la culture arabe, dont la musique et les chansons ont marqué plus d’une génération.
Sur la scène de Carthage cette année, C’est avec Rami Khalifa, son fils pianiste et compositeur, qu’il se produit avec la participation du percussionniste de renommée mondiale Henrik Stretch. D’emblée .
Après avoir salué ses fans en leur exprimant l’amour qu’il leur porte, Marcel a interprété d’une manière quasi-mystique la célèbre chanson « Ya Hadiya Al Iss » qui a plongé le Théâtre romain de Carthage dans une atmosphère de béatitude accentuée par la nostalgie des années heureuses où l’espoir était encore permis dès lors que la Palestine est encore à la quête de sa liberté confisquée.
Le maitre de la chanson arabe engagée fidèle à lui même a enchainé ses titres les plus célèbres, entrecoupés par des dialogues avec son public au sujet de chaque chanson interprétée, de son parcours, mais aussi de sa vision du monde qui ne peut en aucun cas s’accommoder de la cruauté d’un monde sombrant de plus en plus dans le mercantilisme le plus abject en reléguant l’humain aux oubliettes de l’histoire.
C’est du Marcel pur et dur, un intellectuel doublé d’artiste qui a voué sa vie à la défense des causes justes dont la libération de la Palestine s’inscrit en tête. Et dans ce sillage qu’il a dédiée l’une de ses nouvelles créations « Sarkha » aux martyres de la Tunisie. Une œuvre instrumentale majestueuse, profonde et chargée de métaphores que les sonorités ont fidèlement traduites en notes et rythmiques.
Marcel Kahlifa a chanté ses plus belles chansons devenues des éternelles universelles dont « Montasiba Al Kamati Amchi », « Ommi », « Ya Bahriyé »…Au cours de cette soirée, Marcel a certes revisité son large répertoire mais avec des arrangement d’un autre style tout à fait nouveau, où le piano et le synthé de Rami étaient bien présent sur un fond rythme parfois très soutenue de Henrik Stretch. Le résultat est époustouflant, un concert d’un genre nouveau mais où l’empreinte du grand maitre est toujours bien présente prouvant si besoin est que rien ne demeure, tout se transforme même les plus grands chef d’œuvres.
Au cours de la soirée Marcel Khalifa ne pouvait s’abstenir de rendre hommage au plus grand poète arabe Mahmoud Darwich dont la poésie à marqué son parcours artistique et même personnel de militant en faveur de la cause palestinienne.
Marcel a aussi salué l’âme du grand poète tunisien Sghaier Ouled Ahmed, Dont Kalimat sa fille, était présente à la soirée et qui a tenu à rencontrer l’artiste après son spectacle. une rencontre émouvante entre un grand artiste et la fille d’un grand poète dont elle a hérité le plus expressif des Prénoms .