Le président de la République, Kaïs Saïed, a reçu hier mardi 25 mars 2025, au palais de Carthage le ministre du Transport, Rachid Amari, ainsi que Halima Khaouaja, responsable de la direction générale de Tunisair.
Lors de cet entretien, le chef de l’État a manifesté une réelle inquiétude face à la situation alarmante de la compagnie nationale et a appelé à des mesures immédiates pour y remédier.
Kaïs Saïed a évoqué les multiples problèmes qui touchent Tunisair, dénonçant des conditions de voyage inacceptables, des retards fréquents et une qualité de service bien en dessous des attentes.
Il a également noté la diminution drastique de la flotte, qui est passée de 24 à seulement 10 avions, ainsi que des délais excessivement longs pour l’entretien des appareils.
À titre d’illustration, il a mentionné une maintenance qui devrait durer dix jours chez certains fabricants, mais qui s’étale jusqu’à 123 jours en Tunisie, entraînant des pertes financières importantes estimées à plusieurs dizaines de milliards de dinars.
Le président a de plus critiqué des recrutements effectués sur la base de favoritisme et de népotisme, sans réel besoin pour la société. Face à cette situation, il a souligné l’urgence d’une intervention rapide pour stopper la saignée financière et garantir la pérennité de Tunisair.
En élargissant son propos, Kaïs Saïed a abordé les efforts de privatisation de plusieurs infrastructures stratégiques, citant notamment l’aéroport de Tunis-Carthage, le stade olympique d’El Menzah, le stade Chedly Zouiten, la piscine municipale de la place Pasteur et le parc du Belvédère. Selon lui, ces lieux sont intentionnellement laissés à l’abandon afin de justifier leur vente à des prix dérisoires.
Le chef de l’État a enfin souligné l’importance stratégique de l’aéroport de Tunis-Carthage, qui pourrait être agrandi pour améliorer sa capacité d’accueil. Il a donné des instructions pour la création d’un plan de sauvetage global de Tunisair, visant à restaurer son prestige et sa compétitivité sur le marché aérien.