Lors de la réunion du conseil de sécurité nationale, tenue hier lundi 26 janvier 2021, le président de la République Kais Saied a estimé le remaniement opéré par Hichem Mechichi « inconstitutionnel », puisqu’il n’a pas respecté les dispositions de la Constitution et particulièrement son article 92.
Kaïs Saïed a indiqué que la situation politique est devenue très grave, notamment, à la suite de l’annonce du remaniement ministériel.
« Un gouvernement a été formé et le voilà qu’il est remanié à la suite du changement des alliances stratégiques. Les forces politiques se sont trouvées lésées et leurs intérêts ont été touchés. Ils ont agi et opéré de la sorte. Ils profitent des brèches de la Constitution qui font l’objet de multiples interprétations ». a-t-l déclaré.
Saied a indiqué que ces parties ne cherchent que leurs intérêts étroits et ne se concentrent pas sur les revendications du peuple tunisien.
Kaïs Saïed a assuré que la Constitution n’exige pas la présentation de la nouvelle composition devant le Parlement, soulignant qu’il s’agit uniquement d’une disposition du règlement intérieur de l’assemblée, qui n’est en aucun cas une loi de l’Etat. Toutefois, il a assuré que le remaniement n’a pas respecté les dispositions de la Constitution.
En s’adressant au chef du gouvernement Hichem Mechichi, le président de la République a précisé que « C’est une première en Tunisie de voir le chef du gouvernement assurer l’intérim du ministre de l’Intérieur qu’il a, lui-même, limogé. La présidence de la République n’est pas un bureau de poste qui réceptionne le courrier ou un organisateur de cérémonies de prestation de serments pour passer à autre chose par la suite ».
Saied a confirmé que la présidence de la République est la garante du respect de la Constitution et de la continuité de l’Etat.
Le chef de l’Etat a indiqué que dans le remaniement présenté « Il y a un ministre proposé faisant l’objet d’une affaire de corruption, et trois autres font l’objet de suspicions de corruption. Aujourd’hui, il est impossible de voir des ministres suspectés de corruption prêter serment. Il ne s’agit point de formalité, mais d’une mesure fondamentale ».
Kaïs Saïed s’est interrogé également sur l’absence de la femme dans la formation gouvernementale, alors que son rôle est indéniable.
« Ça suffit, ça suffit ça suffit… J’ai assez travaillé dans l’ombre. Aujourd’hui, je vais agir pour protéger l’Etat et les intérêts des Tunisiens. Je détiens les moyens juridiques qui me permettent de le faire. Pour celui qui veut passer outre, je lui dis qu’il y a la justice, Dieu et l’histoire ». a conclu le président de la République.













































