Pour sa première intervention médiatique sur les ondes de RTCI , ce mercredi 18 novembre 2020, l’ambassadeur de France en Tunsiie M. Parant est revenu sur les relations « exceptionnelles » qui lient la France à la Tunisie, rappelant de ce fait que son rôle est de travailler au renforcement de ces liens et de faire vivre cette relation à travers la mise en place et la poursuite de projets de coopération qui touchent à plusieurs domaines. Il a notamment évoqué, pour commencer, le projet de l’hôpital de Gafsa, de l’université française (Uftam) ou encore la préparation du sommet de la francophonie.
Sur la question de l’octroi des visas d’entrée en France aux Tunisiens, André Parant a souligné que la réduction du nombre de visas délivrés en 2020 est conjoncturelle et due essentiellement à la crise sanitaire du Covid-19.
L’ambassadeur a affirmé « Il ne s’agit pas d’une volonté politique et d’une décision structurelle, loin de là, puisque depuis dix ans le nombre de visas que le consulat de France délivre en Tunisie a quasiment doublé. Cette réduction est due aux mesures sanitaires adoptées de part et d’autre et puisque le nombre de demandes a chuté, le nombre de visas délivrés a aussi régressé mais je le rappelle, c’est strictement lié au contexte » .
La question des visas a bien évidemment conduit au sujet épineux de la migration clandestine et du rapatriement des Tunisiens en situation irrégulière en France.
Andr Parant a estimé qu’il s’agit d’un dossier important que la France et la Tunisie traitent en collaboration et qui ne fait pas l’objet d’un désaccord.
Parant a précisé « Nous avons fait part de notre incapacité à accueillir des immigrés, ayant atteint notre seuil maximum et nous sommes en ce moment en train de travailler avec les parties tunisiennes à la mise en place de mesures visant à lutter contre l’émigration clandestine. Ce n’est pas que la Tunisie n’ait rien fait dans ce sens, c’est surtout que ce qui a été fait jusque-là s’est malheureusement révélé insuffisant. C’est un sujet qui nécessite une vive collaboration et c’est ce qui est en train de se mettre en place »
André Parant a souligné que la visite du ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, en Tunisie au début du mois de novembre, n’avait pas pour objectif de traiter de la question migratoire mais d’aborder tous les sujets d’intérêt communs dont la question de l’immigration clandestine.
Il a ajouté «cette visite ait coïncidé avec les récents attentats perpétrés en France n’est que hasard, elle était prévue bien avant qu’ils n’aient lieu » .
L’ambassadeur de France a enfin tenu à revenir sur un sujet qui a beaucoup fait réagir la société civile tunisienne, celui de l’extradition des clandestins. « Les rapatriements des personnes se trouvant en situation irrégulière répondent à une procédure et ne sont appliqués que sous le contrôle du juge administratif. L’extradition extrajudiciaire n’existe pas » a-t-il tenu à signaler.
André Parant a toutefois confié que la France a évoqué avec la Tunisie la question du retour de plusieurs dizaines de clandestins qui sont « une menace à la sécurité nationale française ». « Toutes ces personnes ne sont pas expulsables immédiatement car toutes les procédures et recours prévus par le droit français n’ont pas été menés à terme, mais le processus de retour des personnes dont les autorités françaises demandent le retour en priorité en Tunisie a bien commencé et nous sommes confiants sur le fait qu’il va se poursuivre » a-t-il conclu.
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