C’est dans une Tunisie économiquement malade et très désenchantée que se déroule, les festivités de 9 ans après la révolution, aujourd’hui le 14 janvier 2020 à l’avenue Bourguiba et dans toutes le régions de la République.
La révolution tunisienne parfois appelée « révolution de jasmin » est une révolution considérée comme essentiellement non violente, qui par une suite de manifestations et de sit-in durant quatre semaines entre décembre 2010 et janvier 2011, a abouti au départ du président de la République de Tunisie, Zine el-Abidine Ben Ali, en poste depuis 1987. L’appellation « révolution de jasmin » a fait débat, car elle renvoie aussi à la prise de pouvoir de Ben Ali en 1987 (qualifiée de « révolution au jasmin »). Les Tunisiens préfèrent le nom de « révolution de la dignité » pour qualifier les évènements de 2010-2011.
Parties de la ville de Sidi Bouzid, d’où le nom original de « révolte de Sidi Bouzid » ou d’« intifada de Sidi Bouzid», ces manifestations sont menées en protestation contre le chômage qui touche une forte proportion de la jeunesse, plus particulièrement les jeunes diplômés, la corruption et la répression policière. Elles débutent le 17 décembre 2010, après l’immolation par le feu d’un jeune vendeur ambulant de fruits et légumes à Sidi Bouzid, Mohamed Bouazizi, dont la marchandise avait été confisquée par les autorités.
Quatre semaines de manifestations continues, s’étendant à tout le pays malgré la répression et amplifiées par une grève générale, provoquent la fuite de Ben Ali vers l’Arabie saoudite le 14 janvier 2011. Le Conseil constitutionnel désigne le président de la Chambre des députés, Fouad Mebazaa, comme président de la République par intérim en vertu de l’article 57 de la Constitution de 1959. Cette désignation et la constitution d’un nouveau gouvernement dirigé par le Premier ministre sortant Mohamed Ghannouchi ne mettent pas fin à la crise ; le contrôle de huit ministères par le parti de Ben Ali, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), est contesté par l’opposition et des manifestations. Mais le deuxième gouvernement Ghannouchi ne dure que du 27 janvier 2011 au 27 février 2011 : la pression populaire et syndicale pour un changement le plus complet possible et les violences continues entraînent la nomination d’un nouveau gouvernement dirigé par Béji Caïd Essebsi et la dissolution du RCD le 9 mars.
Les mois de mars et d’avril voient la définition progressive du processus de transition, sous la houlette de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, sans que toutefois ce « véritable conflit de classes » moderne voit ses causes résolues.Les affrontements durant la révolution ont fait 338 tués et 2 174 blessés.
Photo Zied Jaziri