Face au covid-19, la solidarité affichée par les banques commerciales marocaines à leurs clients à travers des moratoires temporaires pour le remboursement de leurs dettes fait débat à mesure que se dévoilent les conditions d’application des diverses mesures prises. Selon le quotidien local L’Economiste qui a suivi ce dossier, des frais de dossier ne sont pas appliqués, mais l’allongement de l’échéance de remboursement engendre des intérêts supplémentaires et augmente le coût initial du crédit.
Le défi réside dans la manière dont sont pris en compte les remboursements reportés durant le moratoire. Dans la zone UEMOA, la Banque centrale a pris le soin de préciser aux banques que les moratoires accordés seront logés dans un compte spécial réservé aux opérations en lien avec le covid-19. Cette disposition, semble-t-il n’a pas été prise au Maroc.
Dans la pratique, les banques mettraient ensemble les reports de paiement au montant principal des dettes. Lorsque les remboursements vont reprendre, les intérêts à rembourser seront comptabilisés sur ces montants principaux, ajoutés aux intérêts en sursis avec pour conséquence une hausse de la note à payer par les débiteurs.
Selon des rapports concordants, 416 000 demandes de report de remboursement d’intérêts ont été soumises par diverses catégories de personnes pour un montant cumulé de 33 milliards de dirhams (environ 3,3 milliards $). 95% ont reçu un avis favorable.
La note pourrait être salée à la fin de la période de grâce, surtout si les activités n’ont pas repris à leur vitesse de croisière.
Avec Agence Ecofin