En 2023, le volume des échanges entre les États-Unis et l’Afrique subsaharienne a atteint 47,5 milliards de dollars. Les exportations de la région vers le marché américain ont totalisé 29,3 milliards de dollars cette même année, comprenant principalement du pétrole, des métaux précieux, des automobiles et des vêtements.
Le président américain Donald Trump a déclaré, le mercredi 2 avril 2025, qu’il instaurerait une nouvelle série de droits de douane sur les importations en provenance de divers pays. Ces récentes mesures tarifaires comprennent un tarif de base fixé à 10 % sur toutes les importations à compter du 5 avril, ainsi que des tarifs augmentés, appelés « réciproques », applicables à certains pays à partir du 9 avril. Au total, 51 nations africaines figurent sur cette liste, avec des droits de douane fluctuant entre 10 % et 50 %.
Ainsi, le Lesotho se révèle comme le pays africain le plus touché, avec des droits de douane atteignant 50 % sur ses exportations vers les États-Unis. Il est suivi par Madagascar (47 %), Maurice (40 %), le Botswana (37 %), l’Angola (32 %), la Libye (31 %), l’Algérie (30 %), l’Afrique du Sud (30 %) et la Tunisie (28 %).
Pour d’autres pays du continent, les taux de droits de douane varient entre 11 % et 21 %. La Namibie et la Côte d’Ivoire, par exemple, sont soumises à un taux de 21 %, suivies du Zimbabwe (18 %), du Malawi (17 %), de la Zambie (17 %), du Mozambique (16 %), du Nigeria (14 %), du Tchad (13 %), de la Guinée équatoriale (13 %), ainsi que de la RDC et du Cameroun, qui ont un taux de 11 %. Pour finir, la majorité des nations africaines touchées par cette nouvelle réglementation subissent un droit de douane d’au moins 10 %, le niveau minimum établi par les États-Unis dans cette politique tarifaire récente.
Les pays concernés incluent l’Égypte, le Maroc, le Kenya, l’Éthiopie, le Ghana, la Tanzanie, le Sénégal, l’Ouganda, le Gabon, le Togo, le Liberia, le Bénin, le Congo, Djibouti, le Rwanda, la Sierra Leone, l’Eswatini, le Soudan, le Niger, la Guinée, le Mali, le Cap-Vert, le Burundi, la Gambie, la République Centrafricaine, l’Érythrée, le Soudan du Sud, les Comores, Sao Tomé-et-Principe, la Guinée-Bissau et la Mauritanie.

Quels sont les secteurs manufacturiers en Afrique impactés ?
Ces nouvelles taxes pourraient nuire aux secteurs manufacturiers africains, en particulier à l’automobile et au textile, en rendant leurs produits moins compétitifs sur le marché américain. Selon un rapport du Bureau du Représentant au commerce des États-Unis, les exportations totales de biens en provenance d’Afrique subsaharienne vers les États-Unis se chiffrent à 29,3 milliards de dollars en 2023.
Bien que le pétrole brut (7,3 milliards de dollars), les métaux précieux (4,7 milliards de dollars) et les pierres précieuses (2,2 milliards de dollars) dominent le marché, les automobiles (1,7 milliard de dollars) et les vêtements (1,4 milliard de dollars) représentent également une part significative. Les principaux pays fournisseurs étaient l’Afrique du Sud (14,0 milliards de dollars), le Nigeria (5,7 milliards de dollars), le Ghana (1,7 milliard de dollars), l’Angola (1,2 milliard de dollars) et la Côte d’Ivoire (948 millions de dollars).
Du côté des gouvernements africains, des réponses sont attendues dans les jours à venir. Les augmentations antérieures des droits de douane durant l’administration Trump avaient déjà provoqué des inquiétudes parmi les partenaires commerciaux internationaux. Pour l’instant, il est encore trop tôt pour déterminer comment les acteurs africains s’ajusteront à ces nouvelles règles. De plus, l’effet de ces droits de douane sur les produits africains bénéficiant actuellement du régime préférentiel de l’African Growth and Opportunity Act (AGOA) reste incertain. Selon le Congressional Research Service, les exportations des pays d’Afrique subsaharienne vers les États-Unis sous le régime de l’AGOA ont atteint 8 milliards de dollars en 2024.