Alors que le conflit entre le gouvernement fédéral d’Ethiopie et le TPLF dans le Tigré risque de s’internationaliser, le président ougandais, Yoweri Museveni, a engagé une médiation entre les deux parties.
Le président ougandais, Yoweri Museveni, a rencontré ce lundi 16 novembre 2020 à Gulu (deuxième ville du pays), une délégation éthiopienne conduite par le vice-Premier ministre, Demeke Mekonnen Hassen, pour discuter « des questions de paix et de sécurité » en Ethiopie.
Après cette entrevue, Yoweri Museveni a déclaré dans une série de tweets, « notre discussion s’est concentrée sur les questions de paix et de sécurité qui affectent actuellement l’Ethiopie. Etant l’un des plus anciens pays non colonisés d’Afrique, l’Ethiopie est la fierté du continent ».
« Le problème de l’Afrique est que nous ne discutons jamais d’idéologie, en nous concentrant autant sur la diplomatie. Je suis totalement en désaccord avec la politique qui se concentre sur le fédéralisme ethnique. Nous devons mettre l’accent sur la question de l’unité et des intérêts communs, car c’est la seule façon de prospérer », a-t-il ajouté.
Dimanche 15 novembre, des responsables gouvernementaux ougandais ont indiqué, sous le couvert de l’anonymat, que Yoeri Museveni comptait rencontrer dès ce lundi, des représentants des deux parties en conflit en Ethiopie dans le but de faciliter les pourparlers.
De allégations aussitôt rejetées par les autorités éthiopiennes. « Les affirmations de divers organes de presse selon lesquelles des responsables éthiopiens devraient participer à des pourparlers de médiation avec le TPLF en Ouganda sont inexactes et non étayées », a indiqué un communiqué du gouvernement fédéral d’Ethiopie.
Le Premier ministre Abiy Ahmed a pour sa part, précédemment déclaré que les pourparlers ne pouvaient pas commencer tant que le TPLF ne serait pas complètement désarmé, résistant aux appels des dirigeants mondiaux pour une fin immédiate des hostilités.
Le président ougandais entretient de bonnes relations avec le Premier ministre éthiopien, et le TPLF avec qui il a eu une étroite collaboration lorsque le parti menait la coalition au pouvoir pendant près de 30 ans.
« Ce n’est que Museveni que le TPLF écoute dans cette région », a confié un diplomate ougandais à la retraire à Chimreports.
- Une dzaine de jours après le début de l’offensive des troupes fédérales contre le TPLF dans l’Etat régional du Tigré, le conflit tend à s’internationaliser après que des roquettes ont été tirées sur un aéroport de l’Erythrée voisine. L’attaque de samedi a été revendiquée par le TPLF qui a accusé l’Erythrée de soutenir le gouvernement fédéral. Des milliers de personnes ont également fui vers le Soudan.