Un nouveau sous-variant attire l’attention des scientifiques depuis son apparition. Il s’agit cette fois du BA.2, un sous-variant d’Omicron, apparu dans plusieurs pays du monde, y compris en Europe.
Si les épidémiologistes disposent encore de peu d’informations quant à son origine, sa virulence et sa capacité à échapper à l’immunité, ce sous-variant pourrait être plus contagieux qu’Omicron. Voici ce que l’on sait.
Qu’est-ce que ce sous-variant BA.2 ?
Le BA.2 est un sous-variant d’Omicron et non un variant à part, car il partage une série de mutations identiques à Omicron (BA.1), mais il comporte des différences notables.
Le sous-variant comporte 28 mutations supplémentaires par rapport à Omicron, explique à Ouest-France le professeur Antoine Flahault, directeur de l’Institut de santé globale de Genève. C’est donc lors de la réplication du virus Omicron que celui-ci a subi des petites modifications ou mutations, donnant lieu à la création du sous-variant.
Depuis son apparition, le BA.2 a été repéré dans plusieurs pays du monde comme en Israël, à Singapour, en Inde ou en Chine, mais aussi au Danemark où il serait apparu fin décembre, début janvier, selon l’épidémiologiste.
Possiblement plus contagieux
Au Danemark, qui procède beaucoup au séquençage – une technique permettant d’analyser l’intégralité du génome du virus –, le BA.2 est devenu majoritaire, ce qui pourrait témoigner d’une forte contagiosité.
« La rapidité avec laquelle il s’est propagé au Danemark laisse penser qu’il serait peut-être plus contagieux qu’Omicron », explique Pr Antoine Flahault. « Le Danemark n’était pas très loin d’arriver à son pic de la vague Omicron, mais les incidences repartent à la hausse avec une prédominance de ce nouveau sous-variant ».
L’épidémiologiste explique par ailleurs que le BA.2 serait difficile à tracer, car plus difficile à cribler. « Les PCR n’arrivent pas à le distinguer des autres coronavirus, donc il n’est pas évident à identifier, il faut vraiment faire du séquençage pour l’identifier », précise Pr Antoine Flahault.
Il faudra donc probablement attendre l’arrivée de nouvelles données plus précises pour obtenir plus d’informations sur l’épidémiologie du sous-variant.
Doit-on s’en inquiéter ?
Il existe encore peu d’informations sur la virulence de ce sous-variant qui vient d’apparaître, rapporte Antoine Flahault.
L’OMS n’a pas encore statué sur le cas du BA.2, alors qu’elle demeure l’institution mondiale de référence pour déterminer le caractère préoccupant ou non des multiples variants qui émergent.
« On n’a pas de données sur l’éventuelle résistance au vaccin, à ma connaissance. La seule chose qu’on peut relever, c’est qu’une telle propagation au Danemark pourrait laisser penser qu’il y aurait un échappement immunitaire, mais cela reste de la conjecture », explique avec réserve Pr Antoine Flahault. L’échappement immunitaire signifie que les anticorps produits après une vaccination ou une infection au Covid pourraient être moins efficaces pour protéger contre le virus.
« Selon les toutes premières informations, il ne serait pas plus virulent qu’Omicron, mais tout ça reste extrêmement préliminaire », ajoute-t-il.