L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a annoncé dans la nuit de mardi à mercredi qu’elle surveillait un nouveau variant du Sars-CoV-2, baptisé Mu. Dans le bulletin épidémiologique hebdomadaire de l’OMS, cette souche apparaît désormais comme « variant of interest » ou « variant à suivre », tout comme les mutants Eta, Iota, Kappa et Lambda. A la différence d’Alpha, Beta, Gamma et Delta, il n’est pas (encore) considéré comme un « variant of concern » ou « variant préoccupant ». Chez les scientifiques, Mu est plus connu sous les appellations « B.1.621 » ou « VUM 21H ».
Un risque d' »échappement immunitaire ». Pour le moment, les chercheurs en savent peu sur cette nouvelle souche. Ce qui les inquiète, c’est qu’elle porte une mutation en position E484, comme Gamma et Beta, qui pourrait présenter un risque d' »échappement immunitaire ». Traduction : Mu pourrait être davantage résistant aux anticorps induits par une vaccination ou par une précédente infection au Covid-19. Ce variant possède également la mutation N501Y, que l’on retrouve chez Alpha, Beta et Gamma et qui pourrait être associée à une plus forte contagiosité. Selon l’OMS, « des données préliminaires […] montrent une réduction de la capacité de neutralisation des sérums de convalescents et de vaccinés, similaire à celle observée chez le variant Beta ».
De son côté, Santé publique France relève dans son dernier point sur la circulation des variants que « les données expérimentales préliminaires suggèrent une diminution de la neutralisation par les anticorps post-infectieux ou post-vaccinaux ». En revanche, « une transmission accrue par rapport à Delta semble peu probable ». Il faudra d’autres recherches pour cerner la menace représentée par ce variant.
Détecté en Colombie. C’est en Colombie que Mu a été identifié pour la première fois, en janvier 2021. Depuis, des foyers de contamination ont été repérés dans certains pays d’Amérique latine et des cas sporadiques en Europe. « Bien que la prévalence mondiale du variant Mu parmi les cas séquencés ait diminué et soit actuellement inférieure à 0,1%, sa prévalence en Colombie (39%) et en Equateur (13%) a constamment augmenté », signale l’OMS.
Sporadique en France. Dans l’hexagone, quelques cas lié au variant Mu ont été « détectés sporadiquement en métropole depuis mai 2021 », indique Santé publique France, soit « 105 détections au 25 août 2021 ». Aucun cas n’a été repéré lors des deux dernières enquêtes Flash.
Un variant C.1.2 en Afrique du Sud. Cette annonce intervient alors qu’un autre variant suscite l’attention des chercheurs en Afrique du Sud. Signalé la semaine passée, « C1.2 » a été repéré dans toutes les provinces sud-africains mais aussi en Chine, en Nouvelle-Zélande ou encore au Royaume-Uni. Selon des chercheurs de l’Institut national des maladies transmissibles, cette souche mute presque deux fois plus vite que les autres variants identifiés. Mais il n’est « présent qu’à de très faibles niveaux », ont expliqué ces scientifiques lundi.
Avec AFP