Dans une allocution retransmise à la télévision, le général Ahmed Ghaïd Salah, chef d’état-major de l’armée algérienne, a aux institutions demandé d’appliquer l’article 102 de la constitution pour sortir son pays de la crise politique dans laquelle il s’est enfoncé. Dans une telle perspective, l’intérim présidentiel serait confié à Abdelkader Bensalah, en sa qualité de président du Conseil de la nation, chambre haute du parlement algérien.
Ce que dit le texte
L’article 102 évoque en effet l’empêchement du chef de l’Etat en exercice en cas de « maladie grave et durable » le plaçant devant « l’impossibilité totale d’exercer ses fonctions ». Le texte détaille ensuite la procédure:
« Le Conseil constitutionnel se réunit de plein droit, et après avoir vérifié la réalité de cet empêchement par tous moyens appropriés, propose, à l’unanimité, au Parlement de déclarer l’état d’empêchement. Le Parlement siégeant en chambres réunies déclare l’état d’empêchement du Président de la République, à la majorité des deux tiers (2/3) de ses membres et charge de l’intérim du Chef de l’Etat (…) le président du Conseil de la Nation ».
Cet intérim ne peut excéder, au maximum, 90 jours et le deuxième personnage de l’Etat devenu soudainement le premier ne peut pas se porter candidat à la présidentielle consécutive.
Ces 90 jours de pouvoir seraient donc dévolus à Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la nation. Mais, si l’homme a les écrits constitutionnels pour lui, il y a fort à parier que son profil ne séduira pas les foules révoltées d’abord contre la volonté d’Abdelaziz Bouteflika de briguer un cinquième mandat, puis, après l’apparent renoncement de celui-ci, l’ajournement sine die de l’élection présidentielle.
Bio-express
- Depuis 2002 : président du Conseil de la nation.
- 30 novembre 2004: élu en séance plénière président de l’Union parlementaire africaine.
- De 1997 à 2002 : président de l’Assemblée populaire nationale algérienne.
- De 1994 à 1997 : président du Conseil national de la transition.
- De 1993 à 1994 : membre et porte-parole de la commission du Dialogue national.
- De 1993 à 1993 : directeur de l’information et porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
- De 1989 à 1993 : ambassadeur algérien auprès du Royaume d’Arabie saoudite ainsi que de l’Organisation de la conférence islamique.
- De 1977 à 1989 : élu député de la Wilaya de Tlemcen.
- -De 1974 à 1977 : directeur général du quotidien arabophone El Chaab.
- De 1970 à 1974 : directeur du Centre algérien de l’information et de la culture à Beyrouth (Liban).