Le Syndicat National des Journalistes tunisiens (SNJT) a adressé ,ce mercredi 13 mai ,une lettre au président de la République , le Premier ministre et au Président de l’Assemblée des représentants du Peuple concernant l’ensemble des décisions exceptionnelles au profit du secteur des médias pries par le gouvernement durant la crise de Corona son texte est le suivant :
Monsieur le Président de la République
Monsieur le Premier ministre
Monsieur le Président de l’Assemblée des représentants du Peuple
Le mercredi 06 mai 2020, le gouvernement a annoncé, après un cabinet restreint dédié au secteur des médias, un ensemble de décisions exceptionnelles au profit du secteur, comme suit:
L’État garantit 50% des informations diffusées pour l’année 2020 pour toutes les chaînes de radio et de télévision privées,
L’acquisition d’abonnements aux médias électroniques des journaux par l’Etat et les structures publiques dans la limite de 1,2 million de dinars,
Création d’un fonds de participation avec la présidence du gouvernement, d’une valeur de 5 millions de dinars, pour soutenir l’effort de communication de l’Etat dans les campagnes de sensibilisation.
Attribuer un crédit du budget de l’État de 5 millions de dinars pour financer le programme de réhabilitation du secteur ou son soutien à l’engagement dans le système de transformation numérique.
La coordination nationale des droits et libertés, et considérant que le soutien de l’État au secteur des médias est une question fondamentale en temps normal, et devenant plus nécessaire en temps de crise, il souligne que ce soutien doit être conforme à des termes et normes clairs, transparents et justifiés. Dans un système démocratique, la nécessité de toute dépense de deniers publics est déterminée par la mesure dans laquelle l’intérêt public visé par ce soutien est atteint. La coordination considère que les médias libres et pluralistes sont un pilier de la démocratie, et que les médias professionnels et indépendants qui adhèrent aux normes de qualité journalistique et au Code d’éthique e qui fournit un service public à la vie démocratique.
La Coordination nationale des droits et libertés considère que les médias ne peuvent pas jouer leur rôle national de soutien à l’expérience démocratique, à la lumière de l’état de pauvreté et de marginalisation des journalistes. Et pour que ces décisions ne deviennent pas un moyen de contrôler le secteur des médias, et que les plus riches et les plus pauvres du secteur des médias n’augmentent pas. La coordination souligne également la nécessité d’adhérer à des normes claires, transparentes et équitables, et d’entreprendre la tâche de définir ces normes et méritant ainsi le soutien d’un organisme indépendant comprenant des représentants du public, des journalistes et des propriétaires d’institutions.
La liberté de la presse et d’expression garantie par la constitution et les traités internationaux ratifiés par l’État tunisien et la législation nationale est devenue plus menaçante que jamais, avec une pauvreté et une marginalisation généralisées parmi les travailleurs, la propagation de fonds suspects dans certains médias et le manque d’engagement des autres envers les lois du pays et les institutions de l’État.
La Coordination nationale des droits et libertés vous exhorte à assumer vos responsabilités historiques de travailler à la réforme de ce secteur afin qu’il puisse jouer son rôle en tant qu’espace crédible de débat public et en tant que défenseur fondamental de la démocratie.
Par conséquent, la coordination vous appelle à:
Ouverture d’un débat national avec la participation des organisations professionnelles, des organisations de la société civile, des organismes concernés et des trois autorités, afin de définir une politique publique pour les médias en tant que service public de la démocratie, et de définir une politique claire de soutien public aux médias.
Activer le rôle des organismes de réglementation financière et soutenir la transparence dans le financement des institutions de médias, en particulier l’audiovisuel, et imposer le respect des lois du pays.
Rompre avec la fragilité de l’emploi dans le secteur des médias, considérant que la pauvreté est l’un des points d’entrée fondamentaux de la corruption et de la dépendance, avec la nécessité de faire respecter l’application des lois de fonctionnement, notamment l’accord-cadre pour les journalistes.
Fournir les capacités et les conditions appropriées pour lancer le Conseil de presse en tant que mécanisme de base pour un journalisme de qualité et faire respecter le droit du public à des médias crédibles et de qualité.
Œuvrer pour achever la législation garantissant la liberté de la presse, qui est la «Loi fondamentale sur la liberté de la presse» qui remplacera le décret 115, et la «Loi fondamentale pour la liberté de la communication audiovisuelle» qui remplacera le décret 116 et accélérera la formation de l’organe constitutionnel pour la communication audiovisuelle comme stipulé dans la constitution du pays ainsi que la loi mise à jour pour le conseil de publicité Publique.
Exprimez explicitement votre opposition aux projets suspects qui ont été mis en place par l’un des blocs parlementaires pour mettre la main sur les médias, libérer les mafias et les partis de lancer des chaînes de radio et de télévision, approfondir le chaos et la pénétration d’argent suspect dans le secteur.
La Coordination Nationale des Droits et Libertés:
– L’Association tunisienne pour la défense des droits de l’enfant
– L’Association tunisienne des femmes démocrates
-La Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme
-Forum tunisien des droits économiques et sociaux
-Organisation tunisienne contre la torture
– Union nationale des journalistes tunisiens
-Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales
-Le Comité des libertés et des droits de l’homme en Tunisie
-Droits euro-méditerranéens
-Association des électrices tunisiennes
-Association tunisienne des femmes pour la recherche sur le développement