La Banque africaine de développement a présenté le 7 juillet à Tunis, son Rapport annuel sur l’économie de la Tunisie. Ce rapport pays, intitulé : « Tirer le meilleur parti du capital de la Tunisie pour favoriser son développement » souligne les leviers d’un développement plus inclusif, durable et résilient, à travers une meilleure mobilisation du capital humain, financier et naturel du pays.
Publié dans le cadre des Perspectives économiques en Afrique 2025 de la Banque, le rapport a été présenté lors d’un atelier de haut niveau qui a réuni des autorités gouvernementales, le secteur privé, la société civile et des partenaires techniques et financiers. L’événement a permis des échanges approfondis sur les priorités économiques de la Tunisie et les réformes nécessaires pour accélérer sa transformation structurelle.
« Le rapport que nous présentons aujourd’hui poursuit précisément l’ambition d’offrir un cadre d’analyse pour mieux comprendre les leviers de transformation possibles et nourrir le débat autour des choix économiques clés pour les prochaines années », a déclaré la directrice générale adjointe pour l’Afrique du Nord et représentante pays de la Banque en Tunisie, Malinne Blomberg. Elle a salué les atouts du pays, notamment « un capital humain qualifié, un tissu entrepreneurial dynamique et des ressources naturelles stratégiques », des atouts à valoriser pour relancer la croissance.
Malinne Blomberg, directrice générale adjointe pour l’Afrique du Nord à la Banque africaine de développement, prononce le discours d’ouverture.
Le rapport note une amélioration des performances économiques en 2024, avec un taux de croissance de 1,4 %, contre 0,4 % en 2023, porté par la reprise de l’agriculture, la dynamique industrielle et la résilience des services. Il souligne également des progrès notables en matière de stabilisation macroéconomique, avec une inflation contenue à 7 % et un déficit budgétaire ramené à 6,1 % du PIB, grâce à une augmentation des recettes fiscales.
Parmi les priorités identifiées dans le rapport figurent l’élargissement de l’assiette fiscale, le renforcement du secteur privé, la valorisation du capital humain et l’optimisation de la gouvernance économique, autant de leviers pour créer un environnement plus favorable à l’investissement productif et à l’innovation. Le rapport recommande également de stimuler le secteur privé en développant des instruments financiers innovants (FinTechs, obligations vertes, financements participatifs) et en renforçant les mécanismes de garantie pour améliorer l’accès au financement, notamment des petites et moyennes entreprises (PME).
Le rapport insiste sur la nécessité de mieux valoriser les ressources existantes du pays et d’améliorer l’allocation stratégique des ressources et de coordonner plus efficacement l’action publique pour maximiser l’impact de la valorisation du capital sur la population.
La Banque africaine de développement est un partenaire stratégique de la Tunisie. Le 30 juin 2025, son portefeuille actif comptait 34 opérations totalisant des engagements nets d’environ 1,70 milliard d’euros. Ce portefeuille couvre huit secteurs stratégiques : les transports (34 %), l’eau et l’assainissement (17 %), l’agriculture (15,4 %), l’énergie (12,8 %), le social (9,9 %), le secteur financier (6,3 %), l’industriel/numérique (4,4 %) et le multi-secteur (0,1 %).
La Banque maintient un dialogue constant avec les autorités tunisiennes, le secteur privé et les autres parties prenantes pour améliorer le climat des affaires, favoriser la création d’emplois à travers le développement des PME, et mobiliser les ressources financières domestiques et externes.