Dans un hommage publié ce mercredi 22 juillet 2020, par le journal Leaders, le chef du parti Ennahdha, Rached Ghannouchi, est revenu sur sa relation avec l’ancien président de la République, Béji Caïd Essebsi,
Rached Ghannouchi a qualifié les liens qui l’unissent au feu Béji Caïd Essebsi, d’amitié sincère, tant sur le plan politique que sur plan personnel. Il a ajouté que les deux parties ont mis de côté leur divergences et leur ressenti pour s’unir autour d’une volonté commune, celle de servir l’intérêt de la Tunisie.
« Chacun de nous a saisi l’instant pour que la Tunisie ne reste pas prisonnière du passé et estimant que la révolution est une responsabilité commune. Nous sommes tous les deux revenus de l’exil, moi après vingt ans d’exil à l’étranger et Béji Caïd Essbesi d’un exil à l’intérieur du pays », a précisé le chef d’Ennahdha.
Il ajouté que l’ancien président est allé lui rendre visite chez lui, dans un geste de bras tendu pour entamer une nouvelle ère d’une relation qui a connu trois phases. « Une première quand il était chef du gouvernement en 2011 et qui était marquée par le respect mutuel et le dialogue pendant laquelle nous avons également eu de nombreuses entrevues. Une seconde qui n’a heureusement pas duré, était marquée par des relations froides, quand Ennhdha a choisi la Troïka et lui l’opposition. Cette page a été rapidement tournée après la crise de 2013 quand il est paru évident que la stabilité politique a besoin d’une réconciliation entre les islamistes et des destouriens… En 2016, ma présence au congrès de Nidaa à Sousse et la présence de Béji Caïd Essebsi au congrès d’Ennahdha à Radès dessinaient un joli tableau de la Tunisie vainquant la culture de la haine et de l’exclusion. Aurait-on pu faire plus sur le chemin de la réconciliation… oui, mais sous-estimer notre acquis ou le dénigrer et se retourner contre lui est exclu parce que sauver l’expérience démocratique n’était pas une entreprise simple », a poursuivi Rached Ghannouchi
Le chef d’Ennahdha a mis l’accent sur le tact de Béji Caïd Essebsi, qui a choisi la voie de la réconciliation pour préserver l’expérience démocratique « Le temps confirme que la culture de l’union dans un contexte politique fragile se heurte à l’accroissement du danger du chaos politique et des tensions. Celui qui lit ces lignes, réalisera que l’union qu’on a créée est vivace et que la réussite de la Tunisie réside en sa révolution. Notre union a été basée sur une relation affectueuse sincère dépourvue d’intérêts étroits et de calcul. Notre amitié a été bénéfique pour la Tunisie » a-t-il précisé.
Avec Leaders