Le constructeur américain Ford a annoncé hier lundi 11 janvier 2021, la fermeture de ses trois dernières usines au Brésil d’ici à la fin de l’année, ce qui devrait entraîner 5.000 licenciements. Cette opération devrait se traduire par une charge totale avant impôts de 4,1 milliards de dollars (3,37 milliards d’euros), alors que la pandémie de Covid-19 a accentué ce que le constructeur américain présente comme des problèmes de surcapacités.
Ford va cesser la production […], la pandémie n’a fait qu’augmenter la capacité de production inutilisée et la réduction des ventes a provoqué des années de pertes significatives, a annoncé l’entreprise dans un communiqué.
Ces mesures devraient permettre au constructeur d’économiser 4,1 milliards de dollars américains.
« Nous savons que ces décisions sont très difficiles, mais nécessaires, pour créer une entreprise saine et durable », a déclaré le président de l’entreprise, Jim Farley, selon le communiqué.
En février 2019, Ford avait déjà fermé sa plus ancienne usine au Brésil, qui employait plus de 3000 personnes dans le pôle industriel historique de Sao Bernardo do Campo, près de Sao Paulo, dans le cadre d’un plan de restructuration mondial.
« Nous allons travailler d’arrache-pied avec les syndicats, nos employés et nos autres partenaires pour mettre en place des mesures qui aident à faire face à l’impact difficile de cette annonce », a déclaré Lyle Watters, PDG de Ford en Amérique du Sud.
Le constructeur automobile a précisé que la production allait cesser immédiatement dans les usines de Camaçari et Taubaté, et que seule serait maintenue la fabrication de certaines pièces pendant quelques mois pour assurer le service après-vente.
L’usine d’Horizonte, dans l’État du Ceará, va pour sa part continuer à fonctionner jusqu’au quatrième trimestre 2021.
Ford Brésil ne maintiendra que son siège administratif, son centre de développement de produits et son terrain d’essais.
En revanche, les usines de production en Argentine, ainsi qu’un projet d’usine en Uruguay ne seront pas touchés par ce plan, pas plus que les activités de vente ailleurs en Amérique du Sud, a précisé le constructeur.
Au Brésil depuis 1921
Le secteur automobile a connu une forte consolidation ces dernières années. General Motors en particulier a pris des mesures énergiques pour se retirer de marchés qui n’avaient pas de sens sur le plan financier. Le retrait de Ford du Brésil confirme qu’ils sont prêts à prendre les mêmes décisions concernant les marchés peu performants.
De façon générale, Ford se détourne de la construction des citadines et des berlines pour se concentrer sur la production de camionnettes et de camions, plus rentables et particulièrement en vogue aux États-Unis actuellement.
Le groupe met aussi l’accélérateur sur les véhicules électriques avec notamment le lancement prochain de la Ford Mustang Mach-E.
L’annonce a fait l’effet d’une bombe au Brésil où le constructeur est présent depuis 1921.
Ce n’est pas une bonne nouvelle. Ford a gagné beaucoup d’argent au Brésil. […]. Je pense qu’ils auraient pu retarder leur décision et attendre, car notre marché de consommation est plus important que d’autres, a réagi le vice-président brésilien Hamilton Mourao .
La vente de véhicules neufs au Brésil a chuté de 26 % en 2020 par rapport à l’année précédente en raison de la crise de la COVID-19.
En avril, au plus fort des restrictions mises en place pour tenter d’endiguer la pandémie, la production automobile a été pratiquement à l’arrêt (-99 % par rapport à mars), avant de reprendre progressivement.
Le Brésil est touché de plein fouet par une deuxième vague de contaminations de la COVID-19, avec plus de 203 000 morts, le deuxième pire bilan après les États-Unis.