Mme MIYATA Mayumi, Nouvelle Représentante Résidente de la JICA en Tunisie, vient de prendre ses fonctions à partir du 1er septembre 2023, succédant à M. UENO Shuhei, qui a quitté la Tunisie pour Tokyo. Mme MIYATA a rejoint la JICA depuis 2010. Elle s’est engagée dans divers projets de développement dans les domaines de l’infrastructure, le développement du secteur privé et la transformation digitale dans les pays en voie de développement, particulièrement à Laos où elle a été Représentante.
Avant de rejoindre la JICA, Mme MIYATA a travaillé comme experte ICT et aussi comme experte associée à l’Organisation des Nations Unis pour le Développement Industriel(UNIDO). Mme MIYATA est titulaire d’un Mastère en Economie de l’Université de Kyoto au Japon.
La coopération Japonaise à la lumière de TICAD 8
L’Ambassade du Japon en Tunisie a organisé le 19 septembre 2023 en collaboration avec la JICA un point de presse sur la coopération japonaise en Tunisie et en Afrique, un an après la tenue de la TICAD 8. La JICA a mis sur les rails plusieurs projets de prêts, dons et coopération technique et a lancé les consultations pour de nouveaux projets. A citer le prêt pour la protection sociale (233MDT, décaissé en juin 2023 au profit des familles nécessiteuses). Cinq projets de coopération technique sont en cours de formulation dans les domaines de l’eau, l’industrie, les ponts, l’électricité et le transport. Le procès-verbal pour le projet de prévention des fuites d’eau avec la SONEDE a été signé et sera lancé en 2024. 11 projets de prêts, dont le prêt d’appui budgétaire, sont en cours de préparation, et une étude préparatoire sur “le projet de gestion intégrée de sédimentation du barrage de Sidi Salem”. Pour les dons, l’accord pour l’étude d’une station d’épuration des eaux usées à Gabès a été conclu en septembre 2023.
Dans l’économie bleue, La JICA a conduit en 2023 une formation au Japon au profit de 12 participants tunisiens de différentes organisations du secteur de la pêche. Également, deux navires de surveillance arriveront ce mois du Japon en Tunisie pour la lutte contre la pêche illicite. TICAD 8 a aussi marqué le début d’une coopération conjointe entre le Japon et la Tunisie pour l’Afrique. Deux formations au profit des pays africains francophones ont été organisées en 2023 portant sur la gestion des déchets et les équipements médicaux.
Visite au site de construction de la station de dessalement de l’eau de mer à Sfax
Une délégation du bureau de la JICA a visité le site du Projet de la Station de Dessalement d’Eau de Mer de Sfax. Ce projet, financé grâce à un prêt de 800 millions de dinars de la JICA, revêt une importance cruciale pour la Tunisie souffrant de stress hydrique. La visite a permis à la délégation de la JICA de suivre de près l’avancement du projet et d’examiner la gestion de la sécurité sur les chantiers de construction. Le projet a déjà enregistré un avancement considérable dans sa réalisation sans accident.
L’objectif du projet est d’améliorer la quantité et la qualité de l’alimentation en eau potable dans la région de Sfax, permettant d’améliorer les conditions de vie des habitants et de contribuer à une croissance économique et sociale plus importante dans cette région. Il permettra le traitement de 100.000m3/jour d’eau de mer au profit d’environ 600.000 habitants de la région. Il est prévu que ce projet s’achèvera au cours de l’année 2024.
M. HAYASHI Kantaro, volontaire de la JICA à l’Association Tunisienne de Protection de la Nature et de l’Environnement de Korba :
« Les Tunisiens sont très intéressés par les enjeux environnementaux »
HAYASHI Kantaro, volontaire de la JICA, a passé deux années en Tunisie au sein de l’Association Tunisienne de Protection de la Nature et de l’Environnement de Korba (ATPNE Korba). Une période qui lui a permis d’intégrer le monde du volontariat, en tant que première expérience qu’il a fortement appréciée.
Comment vous avez choisi d’intégrer le monde du volontariat ?
Je venais de terminer mes études universitaires en relations internationales au Japon. J’ai voulu faire du volontariat pour contribuer à la coopération internationale au niveau local. C’est ma première expérience comme volontaire et aussi la première fois que je visite un pays africain. J’ai été très intéressé de venir en Tunisie et de travailler dans une ONG. J’ai commencé en novembre 2021 au sein de l’ATPNE Korba, qui vise la protection de la faune et de la flore dans la lagune de Korba, à l’éducation et la sensibilisation environnementale pour les citoyens, et à la promotion de l’écotourisme, etc…
A quels genres d’activités avez-vous participé avec l’association ?
J’ai participé à plusieurs activités dans leurs projets, particulièrement l’organisation des clubs d’environnement pour des élèves pour développer leurs consciences environnementales. Également, l’association était très active sur le plaidoyer sur ODD, tels que la lutte contre le stress hydrique, l’amélioration de la gestion des déchets et le renforcement de la capacité des femmes. Ce qui me tient à cœur est le projet « Shouf Green ». Il vise à promouvoir les actions cinématographiques avec des lycéens afin de promouvoir la justice climatique. Dans le cadre de ce projet, j’ai contribué à des ateliers et à la création du court métrage intitulé « Oasis perdu ». L’avant-première de ce film a eu lieu le mois dernier à la Cité de la Culture pour sensibiliser au stress hydrique. D’autre part, j’ai été aussi parmi les volontaires de la JICA qui ont participé à la campagne de nettoyage à Nabeul, organisée par l’Ambassade du Japon en Tunisie, et qui a connu une bonne participation de la part des Tunisiens.
Vous partez très bientôt au Japon, qu’est-ce que vous avez retenu de cette expérience ?
A travers de cette expérience, j’ai remarqué qu’il y a beaucoup de citoyens tunisiens qui sont conscients des enjeux environnementaux. Surtout, la société civile est très active et joue un rôle crucial. C’est le contraire au Japon, à mon avis, où les institutions publiques sont les acteurs principaux dans ce domaine. Les membres de l’ATPNE Korba sont très professionnels et j’ai beaucoup appris d’eux. Je pense que ma successeur, qui viendra en janvier, profitera aussi pleinement de cette expérience.