Le lancement du séminaire de clôture du Programme d’appui à la Gouvernance Environnementale de Gabès (PGE-Gabès) arrive dans quelques jours. À cette occasion, nous revenons sur l’étude qui a été réalisée sur l’impact de la pollution des installations industrielles sur l’ économie de la région. Le constat est préoccupant : les rejets gazeux, solides et liquides ont un coût considérable sur plusieurs secteurs importants : tourisme, pêche et agriculture.
Le Golfe de Gabès, qui possède l’unique oasis maritime de la Méditerranée et qui constitue une réserve de biodiversité marine, fait face depuis 1970 à une forte pollution de l’air, de l’eau et des sols, liée aux rejets de l’industrie chimique. Les unités de transformation du phosphate du Groupe chimique tunisien rejettent 4 millions de tonnes de phosphogypse en mer par an, fragilisant un écosystème rare et toute l’économie gabésienne.
Selon l’étude commandée dans le cadre du PGE-Gabès la pollution industrielle se traduit par une baisse de la productivité de l’agriculture et la pêche et par l’abandon de certaines parcelles par les agriculteurs. Pour le tourisme, le taux d’occupation des hôtels stagnent à un niveau largement inférieur aux régions touristiques alentours ; et ce, malgré un potentiel certain pour le tourisme balnéaire et saharien.
Le coût annuel de dégradation de l’environnement (CDE) est estimé pour la seule année 2015 à 76 millions de dinars. La pêche subit à elle seule 47 % des pertes, soit 35 millions de dinars par an. Viennent ensuite le tourisme avec 25 millions de dinars (33 %) et l’agriculture avec 5 millions de dinars (7 %). Il faut ajouter à cela le poids supplémentaire pesant sur le système de santé, estimé à près de 10 millions de dinars par an (13 %).
L’étude a élaboré deux scénarios d’évolution du coût de dégradation de l’environnement à l’horizon 2030 : le scénario rupture avec la délocalisation des unités polluantes et le scénario du « business as usual » si le site industriel actuel est maintenu. Le premier scénario permettrait d’éviter un coût de dégradation de l’environnement cumulé d’environ 1 000 millions de dinars sur la période 2016-2030.
Principales recommandations
La pollution industrielle n’est pas la seule responsable de la baisse des niveaux de productivité des activités économiques. Il est nécessaire de mieux connaître et suivre les effets de la surpêche, de l’urbanisation des oasis et des autres sources de pollution afin de mieux déterminer l’impact de la pollution sur l’économie de la région. De nombreuses données doivent être actualisées et complétées avec l’appui de la société civile de Gabès.
Cette étude, qui s’inscrit dans les activités exécutées par le PGE-Gabès, participe à l’amélioration générale des connaissances sur la question des effets de la pollution industrielle afin de donner aux Gabésiens et aux pouvoirs publics des solutions et des moyens d’action pour vivre dans un environnement sain.
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Avec Communiqué