Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a annoncé, lors d’une conférence de presse tenue ce lundi 03 mai à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée le 3 mai de chaque année , avoir enregistré 206 atteintes à la liberté de la presse en un an, soit le bilan le plus lourd enregistré au cours des trois dernières années.
Le SNJT a présenté son rapport annuel sur l’état de la liberté de la presse en Tunisie
Le rapport a indiqué que «Le Syndicat national des journalistes tunisiens a enregistré entre le 1er mai 2020 et le 3 avril 2021, 206 atteintes à la liberté de la presse et agressions ciblant les journalistes, soit le bilan le plus lourd enregistré au cours des trois dernières années ».
Le rapport a précisé que « le ministère de l’Intérieur et les services de sécurité, sont responsables du plus grand nombre d’agressions à l’encontre des journalistes, avec 43 agressions ».
Selon le même rapport , la Présidence du gouvernement est la deuxième partie responsable des atteintes à la liberté de la presse « avec des nominations politiques à la tête des institutions médiatiques publiques et privées, et des violences perpétrées à l’encontre des journalistes, qui se sont manifestées récemment par l’incursion des forces sécuritaires dans les locaux de l’agence de presse Tunis Afrique Presse (TAP/officielle), le 13 avril ».
Le rapport a souligné «112 agressions ont été classées comme graves, la plupart d’entre elles ont été commises au début de l’année 2021 ».
Le Syndicat déplore également un nouveau type d’agressions, à savoir « le harcèlement d’un certain nombre de femmes journalistes, ainsi que l’intimidation par le biais de messages envoyés sur les réseaux sociaux ».
« La Présidence de la République boycotte complètement les médias et ne fournit même pas le minimum syndical d’informations aux Tunisiens en l’absence d’un bureau des médias au sein de la Présidence qui répond aux questions des journalistes et en dernière instance, à celle des citoyens », a fait savoir le SNJT dans son rapport.
Pour sa part le président du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Mehdi Jlassi, a déclaré « Ce classement a été opéré selon plusieurs critères à savoir; le nombre des agressions, leur gravité, leur fréquence et l’absence d’excuse de la part de l’agresseur à l’attention des journalistes ».
Et Jlassi d’ajouter, « Le classement de la Tunisie au 73ème rang dans l’indice de la liberté de la presse est un rang qui n’honore pas la Tunisie, et sa présence en tête du classement à l’échelle des pays arabes est due à la situation déplorable de la liberté d’expression dans le monde arabe ».
Les autorités tunisiennes n’ont émis aucun commentaire immédiat sur le contenu du rapport du SNJT.