Le comité directeur du Festival international de Carthage a organisé, ce samedi 30 janvier 2021, à la salle des jeunes créateurs, une conférence de presse pour présenter la vision, la nouvelle identité visuelle et les grandes lignes de la programmation ainsi que les projets de production, de coproduction et la programmation printanière qui précédera l’été 2021.
A cette occasion, M. Imed Alibi Directeur artistique du festival international de Carthage 2021 a présenté l’état d’avancement du travail de collecte et de numérisation des archives du festival et ce depuis sa création.
Un avant-goût de l’exposition “Carthage THEN AND NOW” et la plateforme “www.mediafic.tn” des archives du festival seront à l’honneur ainsi que le projet documentaire “Carthage stories” qui retrace l’histoire du festival depuis sa création en 1964.
La politique culturelle et le FIC
La politique culturelle est un document écrit grâce à un consensus national qui se traduit en outils et moyens afin d’assurer son exécution selon les priorités préétablies. La politique culturelle touche directement la souveraineté de l’État et la structure de la nation et ce par les articles qui s’intéressent, dans un premier temps, au patrimoine et à l’identité d’une nation, l’éducation à la culture, son efficacité et sa durabilité.
Nous trouvons, également, dans ce document officiel, des points essentiels comme l’aide au créateur, l’élargissement du public et la démocratisation de la culture du point de vue de la consommation du produit culturel. Ce sont les plus importants articles d’une politique culturelle réajustable chaque 3 ans avec une refonte chaque décennie. Son exécution a besoin de moyens définis par une budgétisation et une planification à court, moyen et long terme.
Un festival est un baromètre qui permet à l’État d’évaluer le goût du tunisien qui n’est autre que le reflet de l’impact d’un système éducatif mis en place ainsi que le taux de tension dans le pays.
D’autre part, l’interaction entre les artistes et l’écosystème culturel dans lequel ils évoluent favorise la production et la création.
Certes ce document officiel est inexistant, l’État n’est pas censé en être le seul auteur. L’implication du secteur culturel privé et de la société civile est primordiale.
Retour du label du FIC
Il faut travailler sur des actes pilotes en prenant en considération l’expertise des pionniers dans laquelle nous trouvons des éléments qui nous permettront de ramener ce label à sa genèse. Amener le FIC à un projet pilote aura pour but de raviver la nostalgie et de ramener le public qui l’a déserté en plus de démontrer à notre jeunesse que l’art est multiple et que l’esthétique a plus d’une définition.
Cette démarche va créer l’effet d’entraînement souhaité sur les autres festivals du pays qui prêteront le pas à ce projet pilote. L’Établissement National pour la Promotion des Festivals et des Manifestations Culturelles et Artistiques garantira les moyens pour aboutir à cette dynamique. La mise en place d’un cahier des charges qui encourage les créations originales et la qualité esthétique sera un moteur pour l’artiste pour donner le meilleur de lui-même. L’excellence sera mise en valeur, encadrée et diffusée par l’institution.
L’exposition, Carthage Stories, le livre et le documentaire … des Archives multiples pour le FIC
Le temps accordé pour l’organisation de cette 56ème édition, s’est vu allongé de par la situation sanitaire ; ce qui a permis à l’équipe d’élargir ses ambitions et de travailler sur les archives et leur numérisation.
Les articles de presse des années 60-70 répondent à des questions essentielles sur la définition du FIC et de sa genèse. Les témoignages des anciens directeurs nous éclairent sur la dynamique culturelle de l’époque et l’objectif de l’État et de son chef quant à la mise en place du festival international de Carthage et nous répondent sur ses objectifs essentiels et sur son essence même dans un contexte bien déterminé qui illumine notre vision d’aujourd’hui et nous permettent de formuler des objectifs en harmonie avec nos priorités actuelles.
L’exposition, les vidéos, le livre et le documentaire sont des supports qui consolident cette mémoire. Le Livre sera une référence scientifique pour les chercheurs, le public, les artistes…
Production et diffusion
Le rôle de l’Établissement National pour la Promotion des Festivals et des Manifestations Culturelles et Artistiques est d’encourager et de mettre les moyens pour la production afin d’entretenir une dynamique de création. Il a pour mission de garantir un marché pour ces créations en assurant la circulation et la diffusion du produit culturel sur tout le territoire national et même à l’échelle internationale. Cette politique de distribution motivera les artistes à chercher des co-productions. Ces productions devront s’inscrire dans la philosophie du marché culturel et savoir saisir ses opportunités. Afin d’assurer une industrie culturelle nous devons travailler d’abord sur la distribution et ce en collaboration avec la diplomatie culturelle.
Démarche artistique et vision générale du FIC 2021
Fort de son passage par la direction des Journées musicales de Carthage en 2019, et de son relationnel de choix dans le milieu artistique international, Imed Alibi, nommé depuis janvier 2020 à la tête de la direction artistique au festival international de Carthage, s’est imposé le défi de questionner l’histoire de ce festival pour mieux envisager son avenir et asseoir son rayonnement au niveau régional et international.
FIC, Un lieu de mémoire
Plus qu’une scène saisonnière pour les spectacles et les concerts, le festival International de Carthage est un lieu d’histoire et de mémoire. Un site archéologique des plus importants qui, dans les années 60 est devenu la locomotive de la culture nationale et un réel vecteur de développement.
Réfléchir les débuts, questionner les premières motivations et revenir sur les visions originelles, tel était le travail entamé depuis un an et demi. Un nécessaire retour aux archives et aux idées fondatrices de ce festival dans l’intention est de renouer avec la genèse du festival pour mieux appréhender l’avenir. Mais l’absence d’une centralisation des archives et la dispersion de ses documents furent des obstacles majeurs auxquels l’équipe a été confrontée.
Avec l’appui de L’Établissement National pour la Promotion des Festivals et des Manifestations Culturelles et Artistiques qu’une opération de collecte des archives auprès de plusieurs institutions publiques a été entamée pour contribuer un tant soit peu, à la création d’une base de données qui sera pérennisée par la numérisation et accessible au public et aux médias afin de garder les traces de ce prestigieux festival et lui restituer une part de sa mémoire.
C’est dans cette même optique que la série Carthage stories s’inscrit. Une série de vidéos-entretiens qui rendent à la fois hommage aux pères fondateurs, mais aussi une manière de rapprocher « Carthage d’antan » à ceux qui ne l’ont pas connu.
Identité du festival et la contribution de cette édition
Consciente du haut potentiel du Festival international de Carthage, l’équipe de la 56ème édition du FIC s’est lancé dans une vision qui prend en considération ses différents aspects : la valeur patrimoniale et archéologique du site, la valeur culturelle et historique du festival, son apport dans la diplomatie culturelle et sa valeur ajoutée touristique et économique qui le place au centre d’un écosystème qui génère du revenu dans plusieurs domaines.
Par le biais d’une programmation, le FIC fait le choix de repositionner le site archéologique dans son environnement géographique, historique et culturel. Ce parti-pris sera mis en avant grâce à des performances qui offriront la possibilité au public de voyager dans le temps et dans l’espace afin de découvrir des éléments archéologiques sous le prisme de l’art.
Dans ce contexte-là, « la nuit des étoiles » se place comme vecteur créatif culturel et patrimonial. La démarche contemporaine de ses performances s’approprie l’espace riche en histoire civilisationnelle pour faire découvrir les vestiges du temps.
Le FIC produit…le FIC coproduit …
Une tradition délaissée depuis des années est remise au goût du jour pour la 56ème édition du FIC. Le festival international de Carthage se lance dans la production de 3 créations inédites spécialement créées pour cette session. Des projets qui tissent des liens intergénérationnels, qui explorent des pistes nouvelles ou qui se donnent à un regard contemporain pour redéfinir ses contours.
Le FIC ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, et dotant ces productions de son label, il s’engage aussi à assurer la distribution internationale et la diffusion nationale. La visibilité de ces créations ne s’arrêtera pas à Carthage mais poursuivra son rayonnement à travers toute une stratégie de diffusion et d’accompagnement.
Le retour de Habouba sera un événement marquant, le roi de la pop tunisienne, grand maître de la scène et des rythmes sera accompagné du regard frais du jeune musicien Nassreddine Chebli.
« Bhar Essoufiya » est le projet qui réunit la grande Nabiha Karaouli au compositeur Adel Bondka est une exploration d’un univers soufi, des voies nouvelles qui s’ouvrent dans une longue et riche carrière.
LE FIC coproduit… « Diwan Rmal » avec le centre des arts dramatiques de Tataouine. Une idée et scénario de Ali Yahyaoui mise en scène de Lassaad Ben Abdallah. Une fresque tout en rythmes et voix pour raconter la culture du désert, la mémoire, et l’imaginaire.
La programmation et la coopération internationale
Le FIC a choisi pour sa 56ème édition de miser sur une programmation tunisienne et internationale incluant des styles différents tels que le jazz, le classique, la musique du monde, la pop …
Via les représentations diplomatiques (ambassades, centres culturels, institutions internationales…) , le FIC vise à enrichir sa programmation à travers la coopération internationale afin d’établir des liens sud sud et entre les deux rives pour placer le festival dans la carte mondiale des festivals internationaux. Ces collaborations ont commencé depuis un an et demi, un temps précieux qui a permis à l’équipe de consolider ses relations et de proposer des artistes en accord avec la ligne éditoriale de la 56ème édition.
FIC plateforme des arts de la scène
Fidèle à sa tradition, le FIC est aussi un lieu pour les arts de la scène. Des productions nationales et internationales de théâtre et de danse. Ces productions vont permettre une ouverture sur des expressions différentes et contribuer à un réel équilibre de la programmation entre musique, théâtre, danse, comédie musicale…
Le FIC 2021 : en attendant l’été
La Nuit des Étoiles #3
Par Essia Jaïbi & Selim Ben Safia
« La Nuit des Étoiles » est un concept original, proposant des performances et des installations artistiques installées dans des lieux insolites, des lieux habituellement fermés au public, exceptionnellement ouverts pour l’occasion. À chaque édition, les lieux, les artistes, les performances et les thématiques sont différents.
L’idée de ce projet est née d’une collaboration entre Essia Jaïbi, metteure en scène et coordinatrice de projets artistiques et Selim Ben Safia, chorégraphe et initiateur du concept “Hors Lits Tunis” ; tous deux habitué.e.s à proposer des formes alternatives dans des lieux hors du commun.
Après les 15 hectares du Centre Culturel International de Hammamet en 2016, et le Palais Khaznadar dans la Médina de Tunis en 2017, « La Nuit des Etoiles » est invitée aujourd’hui par le prestigieux Festival International de Carthage à investir un des lieux les plus imposants et les plus riches de Tunisie : Les Thermes d’Antonin.
Entre terre et mer, entre jardins et ruines, entre Histoire et modernité, ce lieu magique sera mis en valeur par un ensemble de performances (danse, théâtre, musique, installations et poésie) qui feront vivre aux spectateur.ice.s, à travers une grande déambulation, une expérience sensorielle et esthétique inédite.
22 Mai
Au théâtre de l’Opéra- Cité de la Culture
la soirée Fado avec SARA CORREIA- Portugal
Parfois, une voix nous rappelle que le Fado traditionnel est toujours bien vivant et Sara Correia en fait partie.
A tout juste 25 ans, Sara Correia fait déjà partie des grandes figures de fado portugais. Elle dit souvent être née pour ça et il est difficile d’en douter.
Durant de nombreuses années, elle s’est produite dans les meilleures maisons de fado de Lisbonne, où elle a notamment eu le privilège de chanter avec de grands noms tels que Celeste Rodrigues, Jorge Fernando ou encore Maria da Nazaré.
En 2018 a été marquée par la sortie de son premier album éponyme et saluée par les critiques. Avec sa voix puissante et enveloppante, à la fois harmonieuse et jeune, elle s’est produite dans de nombreux festivals et a chanté lors du Concert for a New Future, dans la plus grande salle de spectacles du Portugal, l’Altice Arena.
Sara Correia est une jeune fadiste assurant avec brio la relève de ses aînées telles que Misia, Cristina Branco, Ana Moura, Mariza … et Amália Rodrigues.
Son style sonne vrai, frais et coloré car le Fado tel qu’elle le conçoit n’est pas toujours triste et lent, c’est une âme bien trempée et une interprétation fraîche et unique.
Hédi Habbouba
assisté par Nasreddine Chebli
Depuis l’émergence de ses premières expressions, l’art populaire est le reflet d’une culture, dans un mode de vie et dans un mode de pensée. En Tunisie, comme dans le monde, il constitue la pierre angulaire de l’identité du peuple. Ce qui nous renvoie à la définition même de cet art et résume son histoire, son parcours et son évolution.
Le paradoxe qu’a vécu l’art populaire tout au long de son histoire oscillant entre une effervescence des productions et une volonté politique d’uniformisation était à l’origine de toute sa diversité et de sa richesse.
L’art populaire, né dans la marge, se construit sous forme de strates, porte la trace de ceux qui l’ont créé, le perpétuent et le développent, crée des icônes et un discours qui constituent des tournants dans son histoire.
Ses pionniers incarnent ce paradoxe et leurs créations sont imprégnées par ces éléments historiques.
Hedi Habbouba est l’un de ces pionniers qui a façonné l’identité de cet art et a su le développer grâce à son style particulier, son timbre unique et son répertoire. Lui, qui a plongé depuis son plus jeune âge, dans les rythmes citadins des faubourgs de Tunis, et ceux de toutes les différentes régions de la Tunisie et du Maghreb.
Grâce à son génie, il a pu traduire la diversité culturelle via ses créations. Toutes ses expériences ont permis d’enrichir cet art en vue de l’évoluer et même l’exporter.
Une cinquantaine de musiciens- percussionnistes vont recréer l’ambiance intense et puissante de cet art avec des tableaux de danse que seul, ce maître de la scène dessine avec élégance et brio. Un renouveau de la musique populaire sera au rendez-vous à Carthage tout en gardant les fondements de l’art ancestral et à jamais indémodable.
Hédi Habbouba
assisté par Nasreddine Chebli
Depuis l’émergence de ses premières expressions, l’art populaire est le reflet d’une culture, dans un mode de vie et dans un mode de pensée. En Tunisie, comme dans le monde, il constitue la pierre angulaire de l’identité du peuple. Ce qui nous renvoie à la définition même de cet art et résume son histoire, son parcours et son évolution.
Le paradoxe qu’a vécu l’art populaire tout au long de son histoire oscillant entre une effervescence des productions et une volonté politique d’uniformisation était à l’origine de toute sa diversité et de sa richesse.
L’art populaire, né dans la marge, se construit sous forme de strates, porte la trace de ceux qui l’ont créé, le perpétuent et le développent, crée des icônes et un discours qui constituent des tournants dans son histoire.
Ses pionniers incarnent ce paradoxe et leurs créations sont imprégnées par ces éléments historiques.
Hedi Habbouba est l’un de ces pionniers qui a façonné l’identité de cet art et a su le développer grâce à son style particulier, son timbre unique et son répertoire. Lui, qui a plongé depuis son plus jeune âge, dans les rythmes citadins des faubourgs de Tunis, et ceux de toutes les différentes régions de la Tunisie et du Maghreb.
Grâce à son génie, il a pu traduire la diversité culturelle via ses créations. Toutes ses expériences ont permis d’enrichir cet art en vue de l’évoluer et même l’exporter.
Une cinquantaine de musiciens- percussionnistes vont recréer l’ambiance intense et puissante de cet art avec des tableaux de danse que seul, ce maître de la scène dessine avec élégance et brio. Un renouveau de la musique populaire sera au rendez-vous à Carthage tout en gardant les fondements de l’art ancestral et à jamais indémodable.
« Bahr al-Sufiya »
De Adel Bondka et Nabiha Karaouli
Tous deux se lancent dans cette nouvelle expérience pour la première fois avec toute la spontanéité, le charme et l’authenticité qu’elle exige. Tous les deux ont soif d’explorer la vaste et étendue « le monde du soufisme ».
« Adel Bondka à la conception et à la composition et « Nabiha Karaouli » à l’interprétation et au chant. Un duo attendu par un public non moins passionné par la musique soufie et les expériences inédites, surtout quand il s’agit d’aventures qui ne ruminent pas l’héritage et s’active à présenter de nouvelles pistes artistiques.
« Bahr al-Sufiya » est un spectacle conçu et composé par « Adel Bondka », un artiste fort d’une longue expérience qui remonte aux années 80 en tant que guitariste, professeur de musique, compositeur et concepteur de nombreuses performances musicales présentées sur les scènes des plus grands théâtres tunisiens et étrangers.
Et quand ce projet musical s’associe à Nabiha Karaouli, l’une des plus grandes voix du chant tunisien et arabe, le voyage sera encore plus passionnant. Celle qui a prêté, à ses débuts, sa voix et sa forte personnalité au répertoire de Cheikh Imam et qui trône depuis des décennies sur le chant tunisien avec ses modes et ses gammes authentiques et hautement colorés. Nabiha Karaouli qui, par sa voix, invoquera l’univers mystique de notre patrimoine soufi, nous fera visiter un monde si familier et si étrange.
« Bahr Al-Sufiya » comprend 14 tableaux sous forme d’invocations des saints protecteurs. Avec la diversité de leurs tons, origines et sources. C’est un voyage dans la spiritualité avec de différentes perceptions de cette musique, de son usage et de ses univers mystiques via les techniques de chants, les instruments et les rythmes.
« Bahr al-Sufiya » sera un spectacle haut en couleurs avec son esthétique, ses décors et ses effets visuels mis en scène par Mohamed Ali Ben Jemaâ, un des concepteurs les plus talentueux de ce genre de spectacle qui allie musique, chant et arts visuels.
Exposition “Then and Now”
La valeur intrinsèque des archives, tout support confondu, joue un rôle majeur dans l’étude du passé, et compose le patrimoine et l’identité d’un pays et de son peuple. Sources historiques et témoins de l’Histoire, Elles sont un support pour la recherche et une ouverture sur le futur.
C’est dans cette optique-là, que l’équipe du Festival international de Carthage, sous l’impulsion de l’Etablissement National de promotion des festivals et des manifestations culturelles et artistiques, a décidé de se lancer dans la collecte de ces archives auprès de différentes institutions publiques : Le Centre de documentation National, La Bibliothèque Nationale Tunisienne, l’agence Tunis Afrique Presse, L’Établissement de la Télévision tunisienne et le Ministère des Affaires Culturelles. Puis dans leur classement et leur numérisation afin de constituer une base numérique accessible aussi bien au public qu’aux chercheurs.