L’ambassade d’Indonésie en Tunisie a organisé hier mardi 02 aout 2022,une cérémonie de commémoration du 50è anniversaire de décès du Cheikh-el-islam Mohamed Tahar Ben Achour, en présence des membres de la famille Ben Achour : rafaaa Ben Achour, Iyed Ben Achour,Mohamed El Aziz Ben Achour , Rabaa Ben Achour, les anciens ministre des affaires religieuses Tunisiens, Ahmed Adhoum et Laroussi Mizouri, Docteur Afif Sbabti, Cheikh Hichem Ben Mahmoud, imam de la mosquée al zaytouna , les diplomates ainsi que des représentants de médias.
Le thème de la cérémonie est « Cheikh-el-islam Mohamed Tahar Ben Achour, Idole de réforme et du renouveau dans la pensée islamique contemporaine dans le monde islamique ».
Mohamed Tahar Ben Achour est né dans une famille de la haute bourgeoisie tunisoise : il est le petit-fils de deux hauts personnages de la Tunisie beylicale, Mohamed Tahar Ben Achour I, mufti et naqib al-ashraf, et Mohammed Aziz Bouattour, Grand vizir de Tunis entre 1882 et 1907. Il commence par apprendre le Coran en 1885 avant d’intégrer la Zitouna en 1892. En 1898, il a reçu des cours de français et a obtienu en 1899 le diplôme du tatwi, créé cette année-là2.
Il a enseigné à la Zitouna à partir de 1903, accédant au grade de professeur de première catégorie en 1905, ainsi qu’au Collège Sadiki de 1905 à 1932 dont il a été aussi membre du conseil d’administration. En 1907, il est nommé délégué du gouvernement auprès du rectorat de la Zitouna. Membre de l’Académie arabe de Damas, de l’Académie de langue arabe du Caire (en) et du comité directeur de la Khaldounia, il fait partie des membres fondateurs de la commission chargée de la réforme de la Zitouna.
Il a occupé par ailleurs diverses fonctions comme celle de cadi, de 1913 à 1923, puis de mufti malikite en 1923. En 1924, il a été chargé des fonctions de bach mufti malikite par intérim, avant de se voir officiellement investi de cette charge en 1927 ; celle-ci est alors la plus haute dignité religieuse pour le rite malikite.
En 1932, la charge de Cheikh El Islam malikite est créée, Ben Achour étant le premier à l’occuper. La même année, il a été nommé recteur de la mosquée Zitouna et de ses annexes, charge nouvellement créée. Il s’attelle alors à la mise en œuvre de ses idées réformatrices mais le camp des traditionalistes l’oblige à démissionner de ce poste en 1933. En 1945, il a fait un retour triomphal à la mosquée et se voit nommé à nouveau recteur3. Il a repris alors la mise en œuvre des réformes et a présidé la commission de réforme de la Zitouna aux côtés de plusieurs intellectuels de l’époque. Refusant les diktats des autorités, il est déchargé de l’exercice effectif de ses fonctions de recteur en 1952. Avec l’accession du pays à l’indépendance en 1956, l’université Zitouna est créée et Ben Achour en devient recteur jusqu’en 1960, date de sa mise à la retraite.
Il est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages religieux portant sur le droit musulman, la langue et la littérature arabe. Sa principale contribution reste sa monumentale exégèse du Coran, Ettahrir Wa Ettanouir, publiée en trente volumes, ce qui lui a valu de passer près d’une quarantaine d’années à la réalisation de cette œuvre ; il y préconise une méthode rigoureusement scientifique de l’exégèse. Parmi ses autres ouvrages figurent Maqased Achari’a, Les fondements du système social dans l’islam et Alaysa Assoubhou Biqarib. Dans ce dernier, il a exposé son programme de réforme de l’enseignement à l’université zitounienne.
Dans son discours de bienvenu son Excellence Zuhairi Misrawi l’ambassadeur d’Indonésie en Tunisie, a indiqué que l’Indonésie a inspiré un système de réforme et d’innovation du livre du Cheikh-el-islam Mohamed Tahar Ben Achour, intitulé : les fondements du système social dans l’islam , ce chef d’œuvre dont l’ambassadeur a été fasciné et il a été une source pour l’écriture de son livre le coran livre de paix الاسلام كتاب التسامح,en 2007 avec un tirage de plus 100 .000 exemplaires .Le livre est toujours en demande aujourd’hui.
Son Excellence, Zuhairi Misrawi a précisé que « Habib Bourguiba, leader et ancien président de la République tunisienne, était un lien fort qui unissait les deux peuples tunisien et indonésien, aujourd’hui, l’héritage de Cheikh Ben Achol remplit son rôle ».
Le diplomate a souligné que l’ambassade va traduire les ouvrages de Ben Achour en langue indonésienne.
A cette occasion, l’ambassadeur d’Indonésie en Tunisie a décoré les membres de la famille du Cheikh-el-islam Mohamed Tahar Ben Achour.
La cérémonie a été suivie d’un diner en honneur de la famille Ben Achour et des journalistes.












