Lors de la présentation du programme 2024 de l’Institut français de Tunis, AFRICAN CHALLENGES a eu l’occasion d’interviewer M. Fabrice Rousseau, le directeur général.
Le directeur de l’Institut français de Tunis a exprimé sa satisfaction de présenter les grandes orientations de la nouvelle programmation de l’IFT, notamment en ce qui concerne la langue française.
M. Rousseau s’est réjoui de contribuer activement à la coopération avec les autorités tunisiennes afin de renforcer et consolider la pratique et la maîtrise de la langue française par la jeunesse tunisienne.
Selon lui, « le premier point pour nous est le diagnostic selon lequel « depuis plus d’un an avant même d’arriver en Tunisie, on dit que c’est catastrophique, plus personne ne parle français en Tunisie », ce que je constate n’est pas tout à fait exact. Tout d’abord, il y a des personnes âgées qui parlent bien le français car il y avait souvent des professeurs français, mais cela appartient à une autre époque révolue. Ensuite, ce sont les professeurs tunisiens qui enseignent le français. »
Il existe un diagnostic selon lequel il y a un problème : les personnes qui parlent bien le français ne deviennent pas des professeurs de français en tant que carrière.
« Notre objectif principal est de veiller à ce que les professeurs de français dans les écoles, les collèges et les lycées tunisiens maîtrisent mieux la langue à l’oral, car à l’écrit ce n’est pas forcément catastrophique, afin que leurs élèves la maîtrisent également », a indiqué M.Rousseau.
« En Tunisie, les élèves et les étudiants avaient un bon niveau en français grâce à la présence de cette langue dans les établissements scolaires et universitaires. Cependant, certains jeunes la considèrent comme une obligation, ne la comprennent pas, ne progressent pas et se sentent très gênés. Notre objectif est de faire du français une langue non pas associée à de mauvaises notes ou à une pratique ennuyeuse, mais une langue que l’on pratique avec plaisir », a-t-il précisé.
A la demande du ministère de l’Éducation tunisienne et du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, qui travaillent depuis douze ans à élaborer un plan visant à renforcer les compétences en français, un programme intitulé « Parle » sera mis en place dans les prochaines semaines. Ce plan a pour objectif d’améliorer les compétences en français, d’encadrer les futurs enseignants dans ce domaine (lycées, collèges, universitès, recherches scientifiques).
M. Fabrice Rousseau a souligné que les individus déjà employés (en poste ) et souhaitant améliorer leurs compétences peuvent profiter d’une formation dispensée par l’institut français dans les 12 centres de langues. Ainsi, la langue française ne se limite pas aux salles de classe et aux universités, mais s’étend également en dehors de ces espaces. Elle devient une langue de loisir, de plaisir et de divertissement, au-delà de son statut de langue scolaire.
Ce projet est financé par l’agence française de développement et par l’Union européenne avec une enveloppe de 14 millions d’euros, grâce à la confiance du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, il sera mis en œuvre au cours des trois prochaines semaines, dans l’espoir qu’il apporte des résultats concluants.