Sommet sur le climat : Les Emirats Arabes Unis promettent d’investir dans les énergies propres en Afrique

Le Président désigné de la COP28, S. E. Dr. Sultan Al Jaber, a annoncé le 5 septembre 2023, une initiative de financement des EAU qui fournira 4,5 milliards de dollars US pour aider à libérer le potentiel énergétique propre de l’Afrique. L’annonce a été faite lors d’une allocution liminaire au Sommet africain sur le climat inaugural à Nairobi, au Kenya.

Cette initiative phare rassemble des capitaux publics, privés et de développement d’institutions des Émirats arabes unis, notamment l’Abu Dhabi Fund for Development (ADFD), Etihad Credit Insurance (ECI), Masdar et AMEA Power. Africa50, plate-forme d’investissement établie par les gouvernements africains et la Banque africaine de développement (BAD), s’est également jointe à l’initiative de financement des EAU. Africa50 a été fondée pour aider à résoudre les problèmes cruciaux d’infrastructure du continent et aidera à identifier les premiers projets et à établir des liens avec les organismes locaux de mise en œuvre.

Le Président désigné de la COP28 a appelé à plusieurs reprises à tripler la part des énergies renouvelables dans le monde d’ici 2030 et a insisté pour que les financements soient plus disponibles, plus accessibles et plus abordables.

L’annonce a clairement appelé les dirigeants africains à agir pour améliorer les cadres politiques et réglementaires afin d’attirer les investissements à long terme nécessaires pour accélérer le déploiement des énergies propres et renouvelables.

Afin de réduire les obstacles à l’investissement, le Président désigné a mis en lumière de nombreux points d’action qui exigent des efforts coordonnés de la part des dirigeants africains et de la communauté internationale.

Il s ‘ agit notamment de rétablir la viabilité financière des services publics locaux et de moderniser les infrastructures énergétiques de base, de clarifier les processus de développement et d ‘ éliminer les lourdeurs administratives qui retardent les délais d ‘ exécution du marché, de supprimer les restrictions aux flux de capitaux et d ‘ avoir accès à des mesures d ‘ atténuation des risques adéquates et abordables.

Au cours de son allocution, le Président désigné de la COP a déclaré: «Cette initiative s’appuie sur le bilan des Émirats arabes unis en matière de solutions de financement mixte innovantes et commerciales qui peuvent être déployées pour promouvoir l’adoption de l’énergie propre dans les pays émergents et en développement. Cette approche de partenariat multipartite vise à accélérer le progrès économique durable, à relever le défi du changement climatique et à stimuler une croissance à faible intensité de carbone. »

Il a ajouté: «L’initiative donnera la priorité aux investissements dans les pays d’Afrique, avec des stratégies de transition claires, des cadres réglementaires renforcés et un plan directeur pour développer une infrastructure de réseau qui intègre l’offre et la demande. Bref, cette initiative est conçue pour travailler avec l’Afrique, pour l’Afrique. Il vise à démontrer clairement le bien-fondé commercial de l’investissement propre sur tout le continent. Et il agira comme un modèle évolutif qui pourra être reproduit pour aider l’Afrique à s’engager sur la voie d’une croissance à faible intensité de carbone. »

Accélérer la transition énergétique, régler le financement climatique, mettre l’accent sur les personnes, les vies et les moyens de subsistance, et mettre l’accent sur ces efforts de manière inclusive sont les piliers clés du programme d’action de la présidence de la COP28.

Rien qu’en Afrique subsaharienne, 600 millions de personnes n’ont pas accès à l’électricité. L’amélioration de l’accès à l’énergie propre stimulera le développement social et économique, mais les investissements dans les énergies renouvelables en Afrique ne représentent actuellement que 2 % du total mondial, et moins d’un quart des 60 milliards de dollars américains dont le continent a besoin d’ici 2030.

L’initiative annoncée aujourd’hui vise à corriger ce déséquilibre en rassemblant les principales parties prenantes pour accélérer le développement et la fourniture de solutions d’infrastructure, de production et de distribution afin de combler le fossé qui sépare l’accès universel à une énergie propre

L’initiative sera placée sous l’égide d’Etihad 7, une plateforme de développement lancée par les Émirats arabes unis lors de la Semaine du développement durable d’Abu Dhabi en 2022, et soutenue par le ministère des Affaires étrangères (MoFA). Annoncé en 2022, Etihad 7 vise à fournir de l’électricité propre à 100 millions de personnes à travers le continent africain d’ici 2035.

Le Fonds d’Abu Dhabi pour le Développement (ADFD) et Etihad Credit Insurance (ECI) lancent cette initiative en finançant l’investissement initial destiné à catalyser l’action du secteur privé. L’ADFD apporte une aide financière d’un milliard de dollars américains pour répondre aux besoins d’infrastructure de base, offrir des solutions de financement innovantes et accroître la mobilisation des investissements privés. L’ICE fournit une assurance-crédit de 500 millions de dollars américains pour dérisquer et libérer les capitaux privés – une nouvelle preuve de l’engagement d’ECI en faveur du développement durable à l’échelle mondiale.

Masdar, l’une des plus grandes entreprises d’énergie propre au monde, active dans 22 pays d’Afrique, s’engage à investir 2 milliards de dollars supplémentaires dans le cadre de cette nouvelle initiative. Masdar mobilisera 8 milliards de dollars supplémentaires en financement de projets et via sa plateforme Infinity Power. Masdar visera à fournir 10 gigawatts (GW) de capacité d’énergie propre en Afrique d’ici 2030.

AMEA Power vise une capacité d’énergie renouvelable de 5 GW sur le continent d’ici 2030, mobilisant 5 milliards de dollars US, dont 1 milliard de dollars US en fonds propres et 4 milliards de dollars US en financement de projets.

En outre, l’initiative vise à créer des voies permettant à d’autres banques multilatérales de développement, gouvernements et organismes philanthropiques de catalyser des investissements supplémentaires du secteur privé. La présidence de la COP28 a appelé d’autres institutions financières internationales (IFI) et fondations à se joindre à l’effort pour traduire les paroles en actes.

La présidence de la COP28 des Émirats arabes unis reconnaît également que le Sud doit être aux commandes pour garantir une approche pleinement inclusive.

La présidence de la COP28 des Émirats arabes unis continue d’appeler au doublement du financement de l’adaptation et à la mise en place de mécanismes de financement pour les pertes et dommages afin d’assurer la protection des personnes les plus vulnérables aux effets du changement climatique. La présidence de la COP28 travaille à une réforme plus large des IFI afin de débloquer le financement des mesures d’atténuation et d’adaptation nécessaires pour soutenir les pays du Sud.

L’annonce d’aujourd’hui intervient quelques jours avant que la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) ne publie les données techniques du premier bilan mondial des progrès climatiques depuis l’Accord de Paris de 2015. On s’attend à ce que le bilan révèle que le monde n’est pas sur la bonne voie pour atteindre les objectifs fixés en 2015.

A propos du COP28 EAU:

• COP28 Emirats Arabes Unis se tiendra à Expo City Dubai du 30 novembre au 12 décembre 2023. La Conférence devrait réunir plus de 70 000 participants, dont des chefs d’État, des responsables gouvernementaux, des dirigeants internationaux de l’industrie, des représentants du secteur privé, des universitaires, des experts, des jeunes et des acteurs non étatiques.

• Conformément à l’Accord de Paris sur le climat, la COP28 Émirats arabes unis présentera le tout premier bilan mondial – une évaluation complète des progrès accomplis par rapport aux objectifs climatiques.

• Les Émirats arabes unis mèneront un processus permettant à toutes les parties de s’entendre sur une feuille de route claire pour accélérer les progrès grâce à une transition énergétique mondiale pragmatique et à une approche « ne laisser personne pour compte » de l’action climatique inclusive.