À l’ouverture de la Semaine du climat du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, conférence organisée par les Nations unies qui se déroule du 8 au 12 octobre 2023, à Ryad en Arabie , Sultan Ahmed Al-Jaber, président de la COP28 a déclaré « Nous ne pouvons pas débrancher le système énergétique d’aujourd’hui avant de construire le système de demain. Ce n’est tout simplement ni pratique ni possible ».
« Nous devons séparer les faits de la fiction, la réalité des fantasmes », a-t-il ajouté .
Le dilemme auquel est confrontée la communauté internationale est de savoir comment et quand abandonner les combustibles fossiles, alors que les températures mondiales atteignent 1,5 degré au-dessus des niveaux préindustriels. L’objectif de ne pas dépasser ce seuil a été fixé par l’accord de Paris en 2015.
Ce dimanche, cependant, M. Al-Jaber a reçu le soutien des participants à la COP, notamment de l’envoyé spécial américain pour le climat, John Kerry, en partie parce qu’il a déclaré qu’il pensait que « la réduction progressive des combustibles fossiles est inévitable ».
Les responsables de l’énergie aux Émirats arabes unis et dans d’autres pays producteurs de pétrole, dont l’Arabie saoudite, ont appelé à la poursuite des investissements dans les combustibles fossiles pour garantir la sécurité énergétique, tout en envisageant enfin de s’éloigner de ces combustibles.
Le financement de la lutte contre le réchauffement climatique constitue un autre enjeu majeur des négociations climatiques. Les pays en développement, les moins responsables du changement climatique, cherchent de l’argent auprès des pollueurs les plus riches pour s’adapter à ses conséquences.
Rappelons qu’en 2009, les pays riches s’étaient engagés à fournir 100 milliards de dollars par an aux pays en développement mais cet objectif n’a pas été atteint d’ici 2020 comme prévu.
« Les vieilles promesses doivent être tenues, y compris les cent milliards de dollars faits il y a plus de dix ans », a déclaré Al -Jabeur.
En 2022, la COP27 à Charm el-Cheikh, en Égypte, s’est conclue par la création d’un fonds « pertes et dommages » auquel les pays contribueront pour aider les plus pauvres. « Nous devons veiller à ce que le fonds pour pertes et dommages promis à Charm el-Cheikh devienne une réalité à Dubaï », a souligné le prséident de la COP28.
Qui apportera une vision différente ?
Une dizaine de pays sont réunis au sein de l’alliance Boga (Extra Oil and Gas), menée par le Danemark et le Costa Rica. Ils ont travaillé diplomatiquement pour planifier avec précision la libération des fossiles. L’Union européenne est de leur côté, tout comme la plupart des pays du Sud. Pour faire pencher la balance, il manque l’appui des riches pays producteurs de pétrole et pollueurs historiques : Norvège, Canada, États-Unis, Australie…