Plusieurs pays du monde musulman appellent à boycotter les produits d’origine française en supermarché. La prise de position d’Emmanuel Macron en faveur des caricatures du prophète Mahomet, à la suite de l’assassinat du professeur Samuel Paty qui avait montré ces dessins en classe, a mis le feu aux poudres. Le chef de l’État s’était déjà attiré l’ire de la Turquie début octobre, lors de la présentation d’un projet de loi sur le « séparatisme islamiste », qualifié de provocation par son homologue Recep Tayyip Erdogan,
quia appelé au boycott des produits tricolores : Surtout ne prêtez pas attention aux marques françaises, ne les achetez pas , a-t-il enjoint au peuple turc.
Plusieurs pays du Maghreb, du Proche et Moyen-Orient ont fait de même, mais sans que cela soit officiel. C’est par la voix de dirigeants religieux, d’élus ou de simples citoyens via les réseaux sociaux qu’une partie du monde musulman a rejoint ce mouvement.
Au Qatar et au Koweït, plusieurs chaînes de supermarchés ont décidé de retirer les produits français de leurs rayons. Parmi lesquels des confitures, des fromages Babybel et Kiri ou encore des produits cosmétiques et capillaires. Des initiatives similaires ont été constatées au Yémen, en Libye, en territoire palestinien ou encore en Jordanie.
450 agences de voyages koweïtiennes ont suspendu leurs vols à destination de Paris le Dimanche 25 octobre.
À cestade, pas vraiment. Les pays concernés ne sont pas des partenaires commerciaux de premier plan. En 2019, le Proche et Moyen Orient dans leur ensemble n’ont représenté que 2,7 % des exportations françaises de produits agroalimentaires et 6,1 % des parfums et produits de tilette.
De plus, tous les produits ne sont pas concernés par cet appel au boycott. Ceux qui ont la plus grande valeur commerciale, comme les avions de chasse, y échappent pour l’heure , constate Frédéric Encel, professeur à Science Po.
Ce mouvement est donc plus symbolique qu’économique , a résumé Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée en charge de l’Industrie.
En se refusant à toute riposte. Le ministère des Affaires étrangères parle d’une instrumentalisation de la part d’une minorité radicale . Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, appelle les entreprises à résister au chantage et, malheureusement, à subir ce boycott .