Un atelier de formation à l’Union de Radiodiffusion des États Arabes sur « la production radiophonique et télévisuelle : de l’intelligence artificielle aux Systèmes Intégrés Intelligents »
Le jeudi 16 octobre 2025, l’Union de Radiodiffusion des États Arabes a organisé un atelier de formation à son siège à Tunis, intitulé : « La production radiophonique et télévisuelle de l’intelligence artificielle aux Systèmes Intégrés Intelligents : exemples d’utilisations des outils d’intelligence artificielle dans la production et l’exploitation de la radio et de la télévision ». Des membres du Comité des informations télévisées et du comité des nouveaux médias de l’Union, ainsi qu’un certain nombre de représentants des médias arabes, parmi lesquels des journalistes, rédacteurs en chef, producteurs numériques et responsables des départements numériques, ont été invités à participer à cet atelier.
Cet atelier a pour objectif de renforcer les capacités des organisations médiatiques arabes à comprendre les transformations numériques accélérées et à tirer parti des technologies d’intelligence artificielle et de leurs applications pratiques dans les salles de rédaction, les départements de production numérique et la production radiophonique et télévisuelle en général.
Directeur général de l’union : nous aidons nos corps à gagner le pari sans crainte
Lors de l’ouverture de l’atelier, le directeur général de l’union, l’ingénieur Abdul Rahim Suleiman, a déclaré que l’intelligence artificielle est le sujet du présent et du futur, et qu’elle a un grand impact dans le domaine de la radio et de la télévision, car elle facilite le processus de production et le rend moins coûteux, ce qui est important pour les organisations médiatiques arabes, qui se plaignent souvent du coût élevé de cela.
Il a souligné qu’en dépit des nombreux bénéfices liés à l’utilisation des technologies d’intelligence artificielle, des défis considérables subsistent, notamment en ce qui concerne la qualification de l’élément humain. Par conséquent, la fédération a renforcé les formations abordant ce sujet à différentes étapes de la production et de l’exploitation de la radio et de la télévision, avec pour objectif d’assister les organismes membres à relever ce défi sans appréhension.
Il a également annoncé qu’à la fin de cette année, un groupe arabe d’intelligence artificielle sera créé à l’initiative de l’Union Arabe de Radiodiffusion Internationale, impliquant tous les acteurs concernés dans la région arabe, y compris les diffuseurs de télévision.
L’intelligence artificielle fait son entrée dans les salles de rédaction.
Ines Kaddoura Al-Jebali, responsable du département des technologies d’exploitation et de production à l’Union de radiodiffusion des États arabes, a présenté la première partie de l’atelier, qui était axée sur les applications pratiques de l’intelligence artificielle dans le secteur des médias.
Lors de son intervention, elle a passé en revue un large éventail d’outils intelligents qui font désormais partie intégrante du travail éditorial et de production quotidien, parmi lesquels :
– Génération de textes d’actualité et amélioration du style linguistique.
– Production vidéo automatique et conversion de texte en reportages photo.
– Création automatique de résumés d’événements sportifs, politiques ou économiques.
– Production rapide d’infographies et de graphiques.
– Détection de contenus faux et fabriqués à l’aide d’outils d’analyse d’images, de vidéos et d’audio.
Elle a mis en avant que l’intelligence artificielle n’est plus uniquement employée pour améliorer la qualité sonore ou purifier les images et vidéos, mais qu’elle a évolué pour réaliser des tâches éditoriales intégrées telles que la rédaction de titres, l’édition de reportages télévisés, la synthèse des données et l’analyse des tendances de l’actualité.
Al-Jebali a évoqué le projet stratégique mené par la fédération concernant le développement d’un modèle audio de synthèse vocale dans une langue arabe éloquente, en partant du principe que la voix représente la mémoire vivante des médias arabes et que la préservation du classique ne doit pas être considérée comme un luxe linguistique, mais comme une responsabilité culturelle et médiatique.
De l’intelligence artificielle aux Systèmes Intégrés Intelligents
Dans la seconde partie de l’atelier, l’ingénieur Samir Al-jumaie, responsable du bureau des nouveaux médias à l’union, a présenté une intervention technique intitulée : « de l’intelligence artificielle aux Systèmes Intégrés Intelligents (Systèmes Agéniques) ».
Il a clarifié la distinction entre l’automatisation traditionnelle et les systèmes intelligents intégrés, en précisant que la nouvelle génération de systèmes multimédias est capable de prendre des décisions de manière autonome et d’exécuter des tâches de production en série sans nécessiter un suivi humain constant, telles que :
– Créer automatiquement des newsletters complètes
– Extraire et organiser les dernières nouvelles
– Préparer des courtes vidéos prêtes à être publiées numériquement
– Coordonner un plan de déploiement automatique sur diverses plateformes
Il a insisté sur le fait que les organisations médiatiques qui hésiteront à adopter ces systèmes seront confrontées à un important retard technique dans les années à venir, exhortant les institutions médiatiques arabes à adopter des modèles open source et à mettre en œuvre l’auto-installation au sein des institutions pour garantir la confidentialité des données et assurer la souveraineté numérique.
Il a également mis en avant la capacité des modèles linguistiques contemporains à identifier les biais présents dans les articles de presse et à examiner le langage utilisé dans les médias. Il a souligné que l’intelligence artificielle ne remplace pas le rôle d’un journaliste, mais enrichit sa profession grâce à des outils intelligents qui facilitent une édition soignée. Il a conclu en affirmant que l’intelligence artificielle représente une opportunité plutôt qu’une menace, et que l’avenir des médias arabes repose sur la volonté de développer et d’investir dans les connaissances ainsi que dans les technologies.