Le gouvernement sud-africain s’est offusqué, ce jeudi 23 août, d’un tweet du président américain Donald Trump s’inquiétant des «expropriations et des meurtres de grande ampleur» touchant les fermiers blancs dans le pays le plus industrialisé du continent africain.
«L’Afrique du Sud rejette totalement cette vision étroite qui ne vise qu’à diviser la nation et à nous rappeler notre passé colonial.», a souligné le gouvernement de Pretoria sur son compte Twitter.
«L’Afrique du Sud va accélérer le rythme de la réforme d’une façon prudente et inclusive qui ne divise pas la nation.», a-t-il ajouté rappelant que la minorité blanche, qui représente 8% de la population d’Afrique du Sud, «possède 72% des fermes, contre 4% seulement pour les Noirs» (80% de la population).
Dans un tweet publié mercredi, le président américain a précisé avoir chargé son secrétaire d’Etat Mike Pompeo de se pencher sur le dossier de la saisie des terres et des meurtres de fermiers blancs en Afrique du Sud. «J’ai demandé au secrétaire d’Etat @SecPompeo d’étudier de près les saisies de terre et de fermes, les expropriations et les meurtres de grande ampleur de fermiers en Afrique du Sud.», a écrit M. Trump.
A l’approche des prochaines élections générales en 2019, le président sud-africain Cyril Ramaphosa (photo) a décidé de suivre son parti, le Congrès national africain (ANC), dans sa volonté de modifier la Constitution pour autoriser l’expropriation sans compensation des terres arables détenues par les fermiers blancs et leur redistribution en faveur de la majorité noire et pauvre du pays. Le but est, selon lui, de «réparer l’injustice historique grave» commise à l’égard de la majorité noire pendant la période coloniale et l’apartheid, qui a pris fin en 1994.
Outre ces expropriations sans dédommagement envisagées par le pouvoir, la minorité blanche dénonce depuis des années les violences dont sont régulièrement victimes les agriculteurs dans les zones rurales du pays.
La réforme agraire très controversée avait déjà suscité en mars dernier une brouille diplomatique entre l’Afrique du Sud et l’Australie, dont le gouvernement avait proposé d’accueillir les agriculteurs sud-africains blancs «persécutés» dans leur pays.
Avec Agence Ecofin